Le Sénat a approuvé le plan de relance peu avant 23h00 vendredi
(05h00 samedi en Suisse) par 60 voix contre 38, après le vote de la
Chambre des représentants par 246 voix contre 183, un peu plus tôt
dans l'après-midi.
Obama satisfait
Barack Obama a salué samedi la décision du Congrès, comme une
"étape majeure vers le rétablissement" de l'économie. "C'est une
étape majeure vers le rétablissement et je veux remercier les
membres du Congrès qui se sont rassemblés dans un but commun pour
que cela se produise", a déclaré le président américain à
l'occasion de son allocution radiophonique hebdomadaire en
promettant de promulguer "rapidement" le plan.
"Le président Obama a maintenant un projet de loi à signer qui
va créer des millions d'emplois bien payés et aider les familles et
les entreprises à rester financièrement à flot", a écrit vendredi
soir dans un communiqué l'influent sénateur démocrate Max Baucus,
l'un des artisans de ce plan de relance.
Les éléphants font de la résistance
Au Sénat, la majorité démocrate a bénéficié des voix de trois
républicains modérés, ce qui leur a permis de se mettre à l'abri de
toute tentative de blocage de la part de l'opposition. A la chambre
basse en revanche, aucun républicain n'a voté pour le plan. Les
représentants de l'opposition ont fustigé son coût élevé.
L'adoption du plan par les deux chambres permet au Congrès de
transmettre le texte de la nouvelle législation au président Obama
pour promulgation. L'objectif des démocrates d'envoyer le projet de
loi sur le bureau de Barack Obama avant les vacances parlementaires
de février a ainsi finalement été atteint.
Après un peu plus de trois semaines à la Maison Blanche, Barack
Obama obtient donc son plan de relance destiné à créer ou sauver
entre trois et quatre millions d'emplois. Vendredi, il toutefois
prévenu que l'adoption du plan de relance par le Congrès n'était
"que le début" de son action pour rétablir la situation
économique.
Un second volet pour l'immobilier
Le président américain présentera mercredi prochain, lors d'un
déplacement dans l'Arizona (sud-ouest), un plan destiné à enrayer
les saisies immobilières, a annoncé vendredi son porte-parole
Robert Gibbs (lire ci-contre).
Tout au long du débat sur le plan de relance, qui a duré environ
un mois, les républicains ont réclamé plus d'allègements fiscaux,
davantage de mesures de lutte contre la crise du logement et moins
de dépenses publiques. "Ce n'est pas de l'argent du Monopoly, c'est
du vrai", a lancé le leader de la minorité républicaine du Sénat
Mitch McConnell vendredi peu avant le vote. "Il devra être
remboursé par nos enfants", a-t-il ajouté.
Les républicains ont pourtant obtenu de faire passer le coût total
du plan sous la barre des 800 milliards de dollars, soit moins que
le projet approuvé par la Chambre le 28 janvier (819 milliards) et
celui adopté mardi par le Sénat (838 milliards).
Plusieurs millions d'emplois en jeu
Après de longues heures de tractations, le Sénat et la Chambre
des représentants, dominés par les démocrates, avaient annoncé
mercredi qu'ils s'étaient mis d'accord sur un texte de
synthèse.
La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a
assuré vendredi que le texte du plan de relance "peut être résumé
en un mot: "emplois". "De nouveaux emplois pour les 3,6 millions
d'Américains qui ont été licenciés depuis le début de la
récession", a-t-elle indiqué.
Le plan est composé, pour plus d'un tiers, d'allègements fiscaux.
Le reste est constitué de dépenses sur les infrastructures, la
santé, les sciences et technologies, l'éducation ou encore
l'énergie propre.
agences/jeh
Moratoire volontaire sur les saisies
Les banques américaines Citigroup et JPMorgan Chase ont annoncé vendredi des moratoires sur les saisies immobilières, deux jours après avoir affronté la colère de parlementaires leur reprochant de ne pas faire assez pour leurs clients en dépit des fonds publics reçus.
Quelques heures plus tard, les organismes de refinancement hypothécaires Fannie Mae et Freddie Mac ont annoncé des mesures similaires jusqu'au 6 mars, s'interdisant de mettre en vente des propriétés saisies ou d'expulser leurs occupants.
Citigroup a indiqué de son côté dans un communiqué que son moratoire pourrait durer jusqu'au 12 mars.
Les deux banques ont indiqué que ce moratoire devait tenir jusqu'à l'annonce par l'administration de nouvelles règles sur la renégociation des prêts de propriétaires en détresse.
Le président américain Barack Obama doit présenter mercredi un plan destiné à enrayer les saisies immobilières, alors que le secrétaire au Trésor Timothy Geithner a annoncé mercredi que l'Etat américain dépenserait 50 milliards de dollars pour favoriser la renégociation de prêts immobiliers.
Vendredi, Citigroup a précisé que "depuis le début de la crise du logement en 2007, Citi a travaillé avec succès avec environ 440'000 propriétaires pour aider des saisies potentielles liées à des emprunts hypothécaires représentant environ 43 milliards de dollars au total".
La crise du crédit immobilier aux Etats-Unis, qui a éclaté à l'été 2007, est à l'origine de la crise financière qui s'est accélérée en septembre dernier.
Le nombre de procédures de saisie immobilière a reflué de 10% en janvier par rapport à décembre, mais reste encore supérieur de 18% à celui de janvier 2008, a indiqué jeudi le cabinet spécialisé RealtyTrac.
Equipementiers auto au bord du gouffre
Deux associations professionnelles, la MEMA (Motor and Equipment Manufacturers Association) et l'instance affiliée OESA (Original Equipment Suppliers Association), représentant des équipementiers automobiles aux Etats-Unis ont formellement demandé vendredi une aide d'urgence au Trésor.
"Ce besoin de financement peut aller jusqu'à 25,5 milliards de dollars", a précisé Dave Andrea, un haut responsable de l'OESA.
Les équipementiers subissent de plein fouet les difficultés de leurs principaux clients, les "Big Three" américains General Motors (GM), Ford et Chrysler, sur fond d'effondrement du marché automobile américain et mondial.
La demande déposée vendredi survient quelques jours avant une échéance cruciale pour GM et Chrysler, les deux plus mal en point des "Big Three" de l'automobile américaine.
Les deux constructeurs doivent présenter mardi prochain un rapport d'étape sur leurs plans de redressement respectifs.
Ils doivent apporter la preuve de leur viabilité, faute de quoi les fonds fédéraux déjà avancés, quelque 13,4 milliards de dollars, devront être remboursés.
Ces plans de restructuration prévoient des efforts de la part de plusieurs partenaires de GM et Chrysler, depuis les créanciers jusqu'aux syndicats en passant par les équipementiers.