Citant le crash de dimanche et celui d'un autre appareil de la compagnie indonésienne Lion Air en octobre, le bureau chinois de l'aviation civile a précisé que l'utilisation des Boeing 737 MAX 8 pourra reprendre après confirmation par les autorités américaines et par Boeing "des mesures prises pour garantir avec efficacité la sécurité des vols". L'Indonésie a en suite pris la même décision.
Directement touchée par l'accident, Ethiopian Airlines a également immobilisé toute sa flotte de Boeing 737 MAX 8 jusqu'à nouvel ordre. "Même si nous ne connaissons pas encore les causes du crash, nous avons décidé d'immobiliser la flotte en question par mesure de sécurité", écrit la compagnie sur Twitter.
Les 157 passagers et membres de l'équipage qui avaient pris place à bord du vol d'Ethiopian Airlines sont morts dimanche lors du crash près de Bishoftu, à 62 km au sud-est d'Addis-Abeba, où l'avion avait décollé peu de temps auparavant, a confirmé la compagnie éthiopienne. Les victimes du crash sont de 35 nationalités différentes, dont 32 Kényans, 18 Canadiens, 9 Ethiopiens, 8 Italiens, 8 Chinois, 8 Américains et 7 Français, mais aucun Suisse.
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Deux crashs d'avions récents
En octobre, un appareil moyen-courrier de la compagnie à bas coûts indonésienne Lion Air s'était déjà abîmé en mer de Java, tuant 189 personnes. Ce deuxième crash soulève ainsi de nouvelles questions sur les débuts de cet appareil essentiel pour le constructeur américain. Les deux boîtes noires de l'appareil, qui ont été retrouvées lundi, permettront d'en savoir un peu plus.
"Compte tenu du fait que les deux accidents aériens concernent des Boeing 737 MAX 8 livrés récemment et qu'ils se sont tous les deux produits pendant la phase de décollage, ils présentent certaines similitudes", a expliqué le bureau chinois de l'aviation civile pour justifier sa décision. Il faut préciser que la Chine exploite aujourd'hui 96 avions de ce type, sur les quelque 400 en service dans le monde.
Capteur défaillant changé
Après le premier crash, Boeing avait mis en garde les pilotes en évoquant un capteur défaillant dans le système anti-décrochage. Mais le problème a été réglé depuis lors, précise Gilles Roy, journaliste spécialisé dans l'aviation, lundi dans le 12h30. A ses yeux, cet appareil n'est donc pas dangereux, sinon il aurait été plus largement cloué au sol.
Plusieurs médias évoquent également une formation spéciale mise en place pour les pilotes qui volent précisément sur cet avion. Mais selon le New York Times, Boeing aurait minimisé cette formation pour des raisons financières.
Avec 5000 commandes pour cet avion et des centaines d'appareils déjà livrés, le programme du Boeing 737 MAX 8 est essentiel pour le constructeur américain et ce crash pourrait toutefois peser sur son avenir.
boi avec agences
Boeing en baisse à Wall Street
Boeing chutait lourdement lundi peu après l'ouverture de la séance à Wall Street, au lendemain de l'accident en Ethiopie d'un de ses avions phare, le 737 MAX 8, qui a conduit plusieurs pays dont la Chine à clouer au sol ces appareils.
L'action dévissait de 7,90% à 389,16 dollars vers 14H13 GMT, entraînant dans son sillage le Dow Jones, l'indice vedette de la Bourse de New York.
Elle a perdu jusqu'à 13,5% juste après la sonnerie lançant officiellement la journée de la Bourse de New York, ce qui correspond à une perte de plus de 30 milliards de dollars de capitalisation boursière.
La Chine, l'Indonésie et la compagnie Ethiopian Airlines ont décidé lundi d'immobiliser temporairement les flottes de Boeing 737 MAX 8. La Chine a pris livraison d'un tiers des 737 MAX produits jusqu'à présent.