Un consensus doctrinal avec le pape «semble difficile», explique
lundi le supérieur de la Fraternité sacerdotale St-Pie X (FSSPX),
Mgr Bernard Fellay interrogé par Le Nouvelliste à l'issue des obsèques et de la
messe samedi à Ecône en l'hommage des séminaristes emportés par
l'avalanche de Cleuson.
«Il nous faudra voir pour quelle part les divergences tiennent à
des philosophies différentes».
Les discussions seront longues
Mgr Fellay estime que les discussions avec Rome seront longues.
La position d'Ecône sur le concile Vatican II et les réactions
engendrées dans l'Eglise en est une des causes. Des
éclaircissements sur le concile «sont urgents». "Le concile a mis
beaucoup de termes ambigus dans ses textes pour obtenir une
majorité plus grande", estime encore l'évêque traditionnaliste
valaisan.
Le supérieur de la Fraternité a l'impression que le Pape «est
proche de nous sur la question liturgique», mais «qu'il tient très
profondément aux nouveautés de Vatican II». Mgr Fellay espère «une
plus grande clarté doctrinale» pour toute l'Eglise.
La Fraternité devra accepter Vatican II, «mais le Saint-Siège ne
peut pas donner aujourd'hui au concile plus d'autorité que ce
dernier n'a voulu s'en donner lui-même. Or il n'a pas voulu engager
l'infaillibilité, il en reste donc à un degré d'autorité bien
moindre.»
Mgr Fellay précise que la Fraternité ne cherche pas qu'un accord
canonique avec Rome, mais une solution sur le fond du problème «qui
est la crise doctrinale et morale dans l'Eglise». Les discussions
avec Rome ne devraient ainsi pas provoquer de scission interne dans
la Fraternité.
ats/bri
"Laisser du temps" à Williamson
Quant à l'évêque négationniste Richard Williamson, à qui Mgr Fellay a demandé des déclarations sur la question de la Shoah, «il faut lui laisser du temps». Il prendra ses responsabilités et donnera une réponse sincère et vraie, précise Mgr Fellay.
Mgr Williamson a refusé de renier ses propos négationnistes, estimant qu'il lui fallait étudier d'abord les "preuves" historiques avant d'éventuellement retirer ses déclarations niant l'existence des chambres à gaz.
L'énorme polémique suscitée par la levée de son excommunication a semé le doute sur le maintien de la visite en Israël du pape Benoît XVI.