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A Alger, des milliers d'étudiants dénoncent une "ruse" de Bouteflika

En Algérie, la rue est toujours en colère. Les manifestants réclament le respect de la constitution.
En Algérie, la rue est toujours en colère. Les manifestants réclament le respect de la constitution. / 19h30 / 2 min. / le 12 mars 2019
Plusieurs milliers d'étudiants manifestent mardi dans le centre d'Alger, dénonçant une "ruse" du président Abdelaziz Bouteflika pour se maintenir au pouvoir, au lendemain du retrait de sa candidature à un 5e mandat et du report sine die de la présidentielle.

"Les étudiants résistent à la prolongation du 4e mandat!", scandent les manifestants - parmi lesquels également des enseignants -, brandissant de nombreux drapeaux et défilant dans les artères près de la Grande-Poste, un bâtiment emblématique du coeur de la capitale.

"Pacifique, pacifique", crient-ils également, mot d'ordre de la contestation née le 22 février contre la volonté du président Bouteflika de briguer un 5e mandat à la présidentielle initialement prévue le 18 avril.

"Il faut sauver le peuple, pas le pouvoir", "Pas de ruse, Bouteflika", crient encore les étudiants, qui manifestent pour le 3e mardi consécutif, après des appels réitérés sur les réseaux sociaux dès le "message à la Nation" d'Abdelaziz Bouteflika lu lundi soir à la TV nationale.

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Mandat prolongé sine die

Confronté à une contestation inédite depuis son élection à la tête de l'Algérie il y a 20 ans, le chef de l'Etat algérien a annoncé renoncer à briguer un 5e mandat et reporter la présidentielle du 18 avril, sans toutefois fixer d'échéance précise.

Il a prolongé par là même son mandat sine die, jusqu'à un prochain scrutin dont la date sera fixée ultérieurement par une "Conférence nationale", dont il souhaite que les travaux s'achèvent "avant la fin de l'année".

>> Voir aussi les images des manifestations d'étudiants :

Les manifestations se poursuivent en Algérie malgré la décision du président Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat.
Les manifestations se poursuivent en Algérie malgré la décision du président Bouteflika de renoncer à un cinquième mandat. / 12h45 / 1 min. / le 12 mars 2019

Refus du "4+"

Signe de la réactivité des réseaux sociaux et des protestataires, sur les nombreuses pancartes, le "5", cerclé et barré de rouge, logo de la contestation initiale contre un 5e mandat, a laissé la place à un "4+", refus désormais du prolongement de l'actuel 4e mandat de Bouteflika, qui expire le 28 avril.

Sur d'autres pancartes, on peut lire: "Ce n'est pas un match de foot! Non aux prolongations" ou "Non au provisoire qui dure".

afp/ebz

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