Le gouvernement a déployé 30'000 membres des forces de sécurité
dans la province où est située Kerbala, afin de protéger les
pèlerins. En outre, plus de 1500 policières sont chargées de
fouiller les femmes, et 400 hommes postés sur des toits
surveilleront la foule.
En dépit de l'imposant dispositif de sécurité, 60 pèlerins
chiites ont été tués et 170 autres blessés dans des attentats à la
bombe au cours des trois derniers jours.
Risque de conflit intercommunautaire
Un renforcement des mesures de sécurité a d'ailleurs été décidé
samedi, au lendemain d'un attentat commis par une kamikaze qui a
activé sa charge explosive alors que des femmes et des enfants se
reposaient dans une tente. Au total, 40 personnes ont été tuées et
environ 80 autres blessées dans l'attaque la plus meurtrière
perpétrée en Irak depuis le début de l'année.
La responsabilité des attaques n'a pas été revendiquée mais des
militants sunnites, dont les membres d'Al-Qaïda en Irak, ont tué
des centaines de pèlerins chiites ces dernières années. Ces
attentats semblent ainsi témoigner de la détermination de certains
extrémistes sunnites à relancer un conflit intercommunautaire et de
la fragilité de la situation en matière de sécurité malgré un recul
significatif des violences dans le pays.
afp/ap/sbo
Plus de 5 millions de fidèles
Les chiites célèbrent lundi l'Arbaïn, le quarantième jour après l'Achoura qui commémore le martyre en 680 de Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et fils de l'imam Ali. La ville sainte abrite les mausolées de l'imam Abbas et de l'imam Hussein.
Le gouverneur de la province de Kerbala, Akil al-Khazali, a indiqué vendredi à la presse que cinq millions de pèlerins étaient déjà arrivés à Kerbala, dont 150'000 venant des pays arabes, d'Iran et d'autres pays.
Il y a juste un an, à l'occasion du même pèlerinage et dans la même localité, un kamikaze avait tué 43 personnes et blessé plus de 60 autres.
Le 21 janvier, la police avait arrêté une femme de 51 ans qui avait avoué avoir recruté 80 femmes pour commettre des attentats suicide dans la province de Diyala (est), dont 28 étaient passées à l'acte.
Des violences, encore et toujours
Une personne a été tuée dimanche lors de l'explosion d'une bombe près d'un marché à Sadr City, un quartier pauvre du nord-est de Bagdad. Dix-neuf personnes ont été blessées, a-t-on appris de sources médicale et de sécurité.
Trois femmes et un enfant figurent parmi les blessés, en majorité des passagers d'un minibus qui passait à ce moment. L'hôpital de Sadr City a confirmé le bilan d'un mort et 19 blessés.
Par ailleurs, l'armée irakienne a découvert dix corps dans une fosse commune au nord de Bagdad remontant à l'époque où Al-Qaïda contrôlait la région, a indiqué dimanche un porte-parole du ministère de la défense. Les squelettes ont été découverts samedi à Al-Taji, à 25 km au nord de la capitale irakienne.
Enfin, un soldat américain de la Force multinationale a été tué dimanche dans l'explosion d'une bombe dans le sud de l'Irak, a indiqué l'armée américaine dans un communiqué.
D'après un bilan établi par l'AFP à partir du site icasualties.org, le nombre de soldats américains morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003 s'élève désormais à 4245.