Après une première nappe de pollution détectée après le naufrage, une deuxième a été constatée jeudi matin, a déclaré le ministre de la Transition écologique François de Rugy lors d'une conférence de presse à Brest.
La première nappe, d'aspect compact, mesure 13 km de long par 7 km de large, tandis que la seconde, d'aspect disloqué, mesure 9 km de long par 7 km de large, a précisé le porte-parole de la préfecture maritime de l'Atlantique Riaz Akhoune, ajoutant que les deux nappes sont distantes d'environ 20 km l'une de l'autre.
Les hydrocarbures "pourraient toucher le littoral français vers dimanche soir ou lundi", a estimé jeudi François de Rugy, ministre français de la Transition écologique. Il a précisé que l'Etat faisait "tout" pour réduire l'impact de la pollution.
Dans l'attente
Les préfectures de Gironde et Charente-Maritime se sont placées en "phase de pré-alerte" pour anticiper une possible pollution. "Cette phase comprend la préparation et le prépositionnement des moyens anti-pollution nécessaires et l'organisation des opérations de reconnaissance à venir". Un navire spécialisée dans la lutte anti-pollution est attendu sur place et d'autres vont aussi appareiller.
"Honnêtement, au moment où je vous parle, je suis incapable de vous dire où va aller cette maudite nappe. Cela va dépendre complètement de la direction des vents et des courants", a commenté le président du département de la Charente-Maritime Dominique Bussereau, en appelant toutefois à ne pas "tomber dans la psychose".
Fioul lourd et matières dangereuses
Le "Grande America", qui devait relier Hambourg à Casablanca a été victime d'un incendie dans le golfe de Gascogne. Vingt-six membres d'équipage et un passager ont été secourus en pleine mer sains et saufs. Le bateau a fini par couler à 4600 mètres de fond vers 15h30, alors qu'il se trouvait à 333 km à l'ouest des côtes françaises.
Le navire de commerce italien transportait notamment quelque 2000 véhicules et 365 conteneurs, dont 45 avec des matières dangereuses comme de l'acide chlorhydrique et de l'acide sulfurique.
Quant aux soutes du bateau, elles contenaient quelque 2200 tonnes de fioul lourd, qui servait de carburant pour la navigation, et c'est la principale source de préoccupation des autorités françaises.
Le procureur de la République a ouvert une enquête, et l'armateur, Grimaldi Group, a été mis en demeure de "prendre toutes les mesures nécessaires pour concourir à la lutte contre les pollutions".
boi avec agences