En 1971, le président Américain Richard Nixon déclarait la guerre contre la drogue, pour éradiquer les stupéfiants de la planète. Presque 50 ans après, cette vision domine encore la conférence de l'ONU qui débute.
Au sein de la commission sur les drogues, deux blocs s’affrontent: le premier considère toujours que les politiques de répression permettront un jour d’éradiquer la production et la consommation de drogue. Le second propose de s'attaquer aux conséquences de l'usage de drogue.
Deux groupes antagonistes
Dans le premier groupe se trouvent l’Egypte, la Russie ou la Chine, qui pratiquent une tolérance zéro vis-à-vis du trafic, mais aussi des personnes dépendantes qui risques des peines de prisons très élevées. A leurs côtés, il y a aussi les Philippines, où les toxicomanes sont condamnés à mort, voire même victimes d’exécutions extrajudiciaires. Ces pays sont très bien organisés et influencent fortement la commission sur les drogues.
Face à eux, certains partent du constat que la guerre contre la drogue menée ces dix dernières années n’a pas permis de contrer le problème des drogues, voire même qu’il en a généré de nouveaux. Ils proposent de s’attaquer aux problèmes que génère l’usage de drogue, comme le VIH ou l’hépatite C, ainsi que la stigmatisation et la marginalisation des personnes toxicomanes.
Le retour de la prohibition envisagé
Cette dimension santé commence à être prise en compte par les instances internationales. On observe aussi une certaine ouverture à intégrer les questions de développement pour lutter contre les causes du trafic et de la consommation de drogues.
La Colombie, premier producteur de cocaïne, est passé d’une politique du tout répressif à la prise en compte, sur le papier en tout cas, de facteurs de développement.
Mais d’autres vont plus loin: portés par le Canada, l’Uruguay ou le Mexique, ils remettent en question la prohibition qui fait loi depuis des décennies. Et sur ce point, les deux blocs, conservateurs et progressistes, sont définitivement irréconciliables.
Anouk Henry/boi