Entre 35'000 et 50'000 soldats américains resteront en Irak
jusqu'à la fin 2011 pour former les forces nationales et mener si
nécessaire des opérations limitées, a indiqué Barack Obama devant
des milliers de Marines de la base de Camp Lejeune, en Caroline du
Nord. Il y a actuellement 142'000 soldats américains en Irak.
Ce retrait programmé est un tournant après six années d'une guerre
très coûteuse pour les Etats-Unis, tant sur le plan budgétaire
qu'en terme de vies humaines. Depuis 2003, près de 4250 soldats
américains ont trouvé la mort en Irak.
Des milliards de dollars
"Nous ne pouvons pas débarrasser l'Irak de tous ceux qui sont
opposés à l'Amérique ou qui partagent les sentiments de nos
adversaires", a affirmé le président américain.
Et l'ancien sénateur de l'Illinois d'ajouter: "Nous ne pouvons pas
faire la police dans les rues irakiennes jusqu'à ce qu'elles soient
complètement sûres, ni rester jusqu'à ce que l'union de l'Irak soit
perfectionnée. Nous ne pouvons pas supporter indéfiniment un
engagement qui exerce une pression sur notre armée, et qui coûtera
au peuple américain près de mille milliards de dollars".
Promesse de campagne
Barack Obama avait promis pendant la campagne présidentielle de
retirer en 16 mois toutes les troupes de combat déployées en Irak,
six ans après le début d'une guerre très coûteuse et devenue
largement impopulaire aux Etats-Unis. Lors de son discours mardi
devant le Congrès, il avait déclaré qu'il annoncerait prochainement
"un programme pour l'Irak qui rende l'Irak à son peuple et mette un
terme à cette guerre de façon responsable".
Le président avait aussi demandé à l'état-major de réfléchir à un
plan de retrait dès son entrée en fonction, le 20 janvier.
S'adressant directement aux Irakiens, Barack Obama leur a garanti
que Washington ne nourrit "aucune prétention sur leur territoire ou
leurs ressources". "Nous respectons votre souveraineté et les
énormes sacrifices que vous avez consentis pour votre pays", a-t-il
dit, promettant "un transfert complet des responsabilités vers les
autorités irakiennes".
afp/boi/ps
Déficit record pour le budget 2009
Jeudi soir, Barack Obama a dévoilé son premier budget qui table sur un déficit record de 1750 milliards de dollars en 2009 (12,3% du produit intérieur brut, un record depuis la seconde guerre mondiale) et engage un changement de cap radical à long terme en investissant dans un ambitieux programme de réformes.
Ce déficit représente près de la moitié des dépenses prévues en 2010 (3552 milliards), mais l'administration se fixe pour objectif de réduire le déficit de moitié d'ici à la fin de la présidence de Barack Obama en 2013.
Le budget prévoit la création d'un marché de quotas d'émissions de gaz à effet de serre, il jette les bases d'une vaste réforme de la couverture santé et augmente les impôts sur les hauts revenus.
Ce budget, qui sera détaillé en avril, intègre le coût des guerres en Irak et en Afghanistan, qui faisaient l'objet de lois de finances séparées sous George W. Bush. Il va à présent au-devant d'un examen par le Congrès qui s'annonce rude.
Le déficit prévu pour l'exercice 2010, qui commence le 1er octobre, est à peine plus faible (1171 milliards). C'est par rapport à ce dernier chiffre que le budget doit être réduit de moitié en 2013, à 533 milliards.
Barack Obama a fait valoir qu'il a hérité d'une ardoise de plus de 1000 milliards. Celle-ci s'est encore alourdie avec les mesures d'urgence qu'il a fait adopter pendant son premier mois à la Maison Blanche pour relancer l'économie.
Signe que les Américains sont loin d'être tirés d'affaire, Barack Obama prévoit une réserve de 250 milliards de dollars pour le secteur financier, malgré toute l'aide déjà reçue par celle-ci.
Le président prévoit en revanche d'éliminer tout type de gaspillages et procédera à des coupes dans plusieurs secteurs, à commencer par les subventions agricoles.
Lettre d'un déséquilibré à Obama
Un jeune éthiopien réfugié aux Etats-Unis, atteint de maladie mentale, a envoyé fin décembre trois lettres, dont une à Barack Obama, contenant du sang séché contaminé au VIH, dont il est porteur, selon des documents judiciaires dont l'AFP s'est procuré copie vendredi.