"Il est désormais évident qu'il s'agit d'un attentat terroriste", a déclaré la Première ministre Jacinda Ardern, parlant "d'un des jours les plus sombres de la Nouvelle-Zélande". La Nouvelle-Zélande a été attaquée, car elle "représente la diversité", a-t-elle poursuivi.
Elle s'est également exprimée sur Twitter:"Ce qui s'est passé à Christchurch est un acte de violence sans précédent. Nombre de ceux qui ont été directement touchés par cette fusillade pourraient être des migrants, ce pourrait même être des réfugiés", a-t-elle ajouté. "Ils ont choisi de faire de la Nouvelle-Zélande leur pays, et c'est leur pays. Ils sont nous."
Les deux cibles étaient la mosquée Masjid al Noor dans le centre de la ville - où 41 personnes ont péri, selon la police - ainsi qu'une seconde mosquée, à Linwood, dans la banlieue, où sept personnes sont mortes. Une victime a succombé à l'hôpital. Une cinquantaine de blessés touchés par balles ont été hospitalisés. D'après la Première ministre, une vingtaine sont dans un état grave. Parmi les morts figureraient des femmes et des enfants.
Les autorités ont en outre trouvé des engins explosifs artisanaux dans des voitures, qui ont été désamorcés par l'armée. En plus du tireur, deux autres hommes étaient toujours en garde à vue sans que l'on sache ce qui leur est reproché.
Vidéo et manifeste en ligne
Des vidéos et des documents circulant sur internet, mais non confirmés officiellement, semblent indiquer que l'assaillant - un homme se présentant comme un Australien de 28 ans - a publié son attaque sur Facebook Live. Un "manifeste" mis en ligne sur des comptes liés à la même page Facebook fait référence aux thèses du "grand remplacement" circulant dans les milieux d'extrême droite et qui théorise la disparition des "peuples européens".
Le Premier ministre australien Scott Morrison a confirmé que le tireur est un extrémiste de droite violent.
Condamnations internationales
Sur Twitter, le Président de la Confédération Ueli Maurer s'est dit profondément choqué par l'attaque contre des personnes priant dans les mosquées. La Suisse condamne tous les actes terroristes. "Mes pensées et ma sympathie vont aux victimes, leurs familles et à la population de Nouvelle-Zélande", a-t-il ajouté.
"Cet acte de violence insensé contre des innocents sur leur lieu de prière ne peut pas être plus contraire aux valeurs et à la culture de paix et d'unité que l'Union européenne partage avec la Nouvelle-Zélande", a, pour sa part, déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
La Première ministre norvégienne Erna Solberg a appelé à lutter contre "toutes les formes d'extrémisme", après cette attaque qui rappelle , selon elle, les attentats perpétrés en 2011 par l'extrémiste de droite norvégien Anders Behring Breivik.
La Turquie, le Royaume-Uni, la Russie, la France, l'Allemagne, Les Etats-Unis, l'Indonésie ou la Malaisie ont également réagi.
Le pape François s'est, quant à lui, déclaré "très attristé" par les "actes de violence insensés", exprimant sa "solidarité" avec la communauté musulmane de Nouvelle-Zélande.
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afp/alp/pym
Condoléances d'Elizabeth II, la cheffe d'Etat
La reine Elizabeth II s'est dite "profondément attristée par l'attaque effroyable" commise en Nouvelle-Zélande, dont elle est la cheffe d'Etat.
"Le Prince Philip et moi-même envoyons nos condoléances aux familles et aux amis des personnes qui ont perdu la vie" dans cette attaque qui a fait 49 morts, a déclaré la reine. "En ce moment tragique, mes pensées et mes prières vont à tous les Néo-Zélandais", a-t-elle ajouté.
Niveau d'alerte relevé
La Nouvelle-Zélande, pays réputé pour sa faible criminalité, a relevé son niveau d'alerte à la sécurité de bas à élevé. Par mesure de précaution, l'armée a fait exploser deux sacs qui semblaient abandonnés près d'une garde d'Auckland.
Selon le recensement de 2013, quelque 46'000 personnes s'identifiaient comme musulmanes en Nouvelle-Zélande, soit un peu plus de 1% de la population totale.