Cette étape intervient près de dix ans après le drame qui avait coûté la vie aux 228 personnes à bord, précède les réquisitions du parquet de Paris, avant la décision des juges sur un éventuel procès de la compagnie et du constructeur. Air France et Airbus ont été mis en examen en 2011 pour "homicides involontaires".
La première expertise en 2012 avait pointé des défaillances de l'équipage, des problèmes techniques et un déficit d'information des pilotes en cas de givrage des sondes, malgré des incidents antérieurs signalés à Airbus.
Bataille d'experts
Le constructeur avait sollicité une contre-expertise, qui mettait surtout l'accent sur une "réaction inappropriée de l'équipage" et sur les manquements d'Air France.
Des proches des victimes avaient obtenu fin 2015 son annulation par le parquet, relançant l'enquête.
Mais la nouvelle contre-expertise, remise en décembre 2017, a réaffirmé que la "cause directe" de l'accident "résulte des actions inadaptées en pilotage manuel".
ats/jvia
Une association de proches réagit
Entraide et solidarité AF447, la principale association de proches des victimes, a réagi dans un communiqué en citant l'exemple du crash d'Ethiopian Airlines dimanche.
L'association note qu'il s'agit là aussi d'un problème "de sondes liées à des automatismes informatiques défaillants. L'avion échappe au contrôle humain, les pilotes en dernier recours doivent gérer l'ingérable".
Mais "l'association déplore la différence fondamentale de traitement d'une telle catastrophe entre Boeing", qui admet des dysfonctionnements, "et Airbus", poursuit le communiqué.
Problème de givrage
Le 1er juin 2009, le vol AF447 s'était abîmé dans l'océan Atlantique. Tous les passagers et membres d'équipages, 228 personnes de de 34 nationalités différentes, avaient péri.
Point de départ de la catastrophe: le givrage en vol de sondes Pitot, qui a conduit à un dérèglement des mesures de vitesse de l'Airbus A330 et désorienté les pilotes.