Modifié

Obama présente son programme devant le Congrès

Obama a promis que les Etats-Unis sortiraient plus forts de la crise.
Obama a promis que les Etats-Unis sortiraient plus forts de la crise.
Barack Obama a jonglé mardi entre réalisme économique et espoir devant le Congrès. Il a tenté de rassurer les Américains sur la capacité des Etats-Unis à sortir de la crise «plus forts qu'avant». Le président a également exposé son programme pour la formation, l'environnement, ainsi que le retrait d'Irak.

Pour son premier discours de président devant le Sénat et la
Chambre des représentants réunis, Barack Obama a tenté de tempérer
les attentes quant aux effets à court terme de sa politique.



Mais le nouvel élu à la Maison Blanche sur le slogan «Yes, we can»
(«Oui, nous pouvons») a aussi assuré aux Américains inquiets de la
récession et de la flambée du chômage que le pays sortirait
renforcé de la crise.



Lorsque le président est entré dans la Chambre des représentants
bondée, le tonnerre d'applaudissements a duré plus de cinq minutes.
En une heure, la salle entière s'est levée plus d'une trentaine de
fois pour applaudir le président, tant du côté démocrate que
républicain.

2000 milliards d'économies

Barack Obama, qui a rappelé avoir hérité d'un déficit public
supérieur à 1000 milliards de dollars, a adressé un flot de
critiques indirectes à son prédécesseur George Bush, prévenant que
l'heure des comptes était venue.



Le président américain qui a promis de réduire le déficit de
moitié d'ici la fin de son mandat en 2013, a dit avoir identifié
2000 milliards d'économies potentielles pour les dix prochaines
années.



Son premier budget, qu'il présentera jeudi pour l'année 2010,
éliminera notamment les contrats sans appel d'offre qui ont coûté
des milliards en Irak et réformera le budget de la Défense «pour
que nous n'ayons pas à payer pour des systèmes d'armes qui datent
de la Guerre froide et dont nous ne nous servons pas», a-t-il
dit.

Sauver les banques et l'automobile

Barack Obama a prévenu que sauver les banques américaines
risquait de coûter plus cher que prévu et a promis de ne pas
laisser tomber le secteur automobile, en dévoilant un plan
ambitieux pour épargner une récession prolongée au pays.



Le plan annoncé récemment pour sauver les banques américaines "va
requérir des ressources importantes du gouvernement fédéral. Oui,
probablement plus que ce que nous avons déjà mis de côté", a
reconnu le président américain. Des centaines de milliards de
dollars ont déjà été promis au secteur financier américain, mis à
genoux par des prêts immobiliers hasardeux et des placements
douteux.



Le président américain a promis de défendre les constructeurs
automobiles américains en grande difficulté. "Nous nous engageons à
tenir le cap d'une industrie automobile rénovée et recréée qui
puisse soutenir la concurrence et gagner", a déclaré Barack
Obama.



Il a également annoncé la création d'un fonds destiné à financer
des prêts aux consommateurs et aux petites entreprises et assuré
aux Américains que leurs dépôts bancaires étaient en sécurité.

Energie, formation et agriculture

Cinq semaines après son entrée en
fonction, Barack Obama a consacré une large partie de son discours
à la politique économique, tout en dévoilant un programme plus
large, de l'extension de l'assurance maladie à l'indépendance
énergétique. Sur ce dernier point, il a notamment pressé le Congrès
de lui soumettre une loi imposant des quotas d'émissions des gaz à
effet de serre.



Il a également assuré qu'il ferait en sorte que l'Amérique ait à
nouveau d'ici à 2020 le plus fort taux d'universitaires diplômés au
monde et qu'il augmenterait les impôts sur les nantis. Le discours
d'Obama intervient dans un contexte d'inquiétude grandissante aux
Etats-Unis, frappés par la crise la plus dure depuis des
décennies.



Le président s'est engagé à limiter les subventions aux
agriculteurs américains, enjeu clé des négociations entre les
membres de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) au sujet du
cycle de Doha sur la libéralisation des échanges commerciaux. Ces
négociations, engagées à la fin 2001 dans la capitale du Qatar, se
sont embourbées notamment en raison de la résistance de certains
pays - dont les Etats-Unis- à réduire les aides à leurs
agriculteurs.



agences/sbo

Publié Modifié

Environnement: des quotas de CO2

Barack Obama a demandé au Congrès d'instituer un système d'échange de quotas d'émission de gaz carbonique, afin de lutter contre le réchauffement climatique.

"Afin de transformer véritablement notre économie, de garantir notre sécurité et mettre notre planète à l'abri des ravages du changement climatique, il faut que les énergies propres et renouvelables soient aussi des énergies rentables", a lancé le président.

Les Etats-Unis sont le premier émetteur mondial de gaz à effets de serre, mais l'administration de l'ex-président George W. Bush a refusé de ratifier le traité de Kyoto imposant des objectifs chiffrés de réduction de ces gaz accusés d'être à l'origine du réchauffement climatique.

Barack Obama a averti que son pays prenait du retard en matière énergétique et annoncé un objectif de doublement en trois ans de la production d'énergie renouvelable.

"Nous savons que le pays qui canalisera la puissance des énergies propres et renouvelables sera le dirigeant du XXIe siècle. Et pourtant, c'est la Chine qui a lancé le plus grand effort de l'histoire humaine afin d'utiliser l'énergie de façon efficace", a-t-il souligné.

Au début du mois, le secrétaire américain à l'Energie, Steven Chu, a évoqué l'instauration d'une taxe sur les émissions de gaz carbonique, dans une interview au New York Times. Cette idée de taxe est restée taboue pendant la campagne présidentielle américaine, aucun des candidats ne se risquant à prôner une énergie plus chère en période de flambée des prix de l'essence.

Se retirer d'Irak... et accroître les troupes

Barack Obama a confirmé le retrait des troupes américaines d'Irak d'ici à août 2010, même si ce calendrier est moins rapide que promis lors de sa campagne électorale.

Le plan de retrait pourrait être présenté cette semaine, y compris le déploiement de troupes supplémentaires en Afghanistan, une région qu'il a qualifiée de front central dans la guerre contre le terrorisme.

Le calendrier proposé est le résultat d'un compromis, lié aux difficultés logistiques qu'un tel retrait comporte. Il correspond au retrait d'environ une brigade par mois.

Le président a affirmé que le budget qu'il présentera jeudi, "va augmenter le nombre des soldats et des Marines" pour soulager les forces armées qui mènent deux guerres de front en Irak depuis 2003 et en Afghanistan depuis 2001.

Il a également promis d'augmenter la solde des militaires et de donner aux anciens combattants de meilleurs soins et indemnités, lors de sa première allocution devant les deux chambres du Congrès depuis son investiture le 20 janvier.