Dans les milieux ultranationalistes, la peur de voir les populations blanches européennes et chrétiennes remplacées par des communautés étrangères est de plus en plus invoquée pour justifier des actes violents.
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L'une des armes du tueur de Christchurch était recouverte d'inscriptions: des références hétéroclites, de Charles Martel, vainqueur des armées arabes à Poitiers, à Alexandre Bissonnette, un Canadien qui avait tué 6 personnes
La signature est claire. Derrière l'assaillant des mosquées de Christchurch se trouve le terrorisme d'extrême droite.
Le "grand remplacement"
Quelques heures avant son passage à l'acte, le tireur a publié un manifeste intitulé le "grand remplacement". Il s'agit d'une référence à une théorie en vogue dans certaines franges ultranationalistes et bien connue des observateurs de ce milieu.
"Il y a une théorie qui consiste à dire que la population, entre guillemets de souche, sur le continent européen et dans les pays occidentaux en général, est en train d'être remplacée par une autre qui est non-européenne", explique vendredi le politologue Jean-Yves Camus dans le 19h30.
L'ombre d'Anders Breivik
"Ce qui se régulait auparavant par un choix politique qu'on exprimait dans l'isoloir sur les questions de la société multiculturelle, de l'immigration et de l'islam, est désormais considéré par certains comme devant se régler par la force et par les armes", ajoute le politologue français.
La haine du multiculturalisme et la peur de perdre l'identité ethnique d'une nation rappelle le passage à l'acte d'Anders Breivik, qui les avait également revendiquées lors de l'attentat d'Utøya en juillet 2011. Un homme dont s'est ouvertement inspiré l'auteur de la tuerie de Christchurch et avec lequel il aurait eu contact.
Antoine Silacci/gma