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Meurtre d'Anna Politkovskaïa: trois inculpés

La journaliste était une des rares à parler de la Tchétchénie
Manifestation à Moscou un an après l'assassinat de la journaliste.
Trois personnes ont été inculpées pour le meurtre de la journaliste russe Anna Politkovskaïa, a annoncé mercredi le Parquet général russe après clôture de l'enquête. Le tueur est toujours recherché et le commanditaire reste inconnu.

«L'enquête préliminaire (..) est terminée», a annoncé le porte
parole du parquet, Vladimir Markine, dans un communiqué. Les
proches de la victime et les accusés pourront prendre connaissance
du dossier à partir de jeudi, a-t-il ajouté.

Trois personnes ont été inculpées de complicité de meurtre à
l'issue de l'enquête. Un quatrième suspect, l'ancien officier du
FSB (services secrets), Pavel Riagouzov, a été inculpé d'abus de
pouvoir et d'extorsion de 10'000 dollars, ajoute le parquet.
L'enquête pour retrouver celui qui a tiré sur la journaliste, frère
de deux des inculpés, «continue» et va constituer «un dossier à
part».

Affaire loin d'être réglée

Les confrères de la journaliste ont accueilli l'annonce de la
fin de l'enquête avec retenue. «Ce n'est qu'une première partie de
l'affaire qui est aujourd'hui transférée au tribunal. Ce n'est pas
encore fini», a dit Sergueï Sokolov, rédacteur en chef adjoint du
journal «Novaïa Gazeta» où travaillait Anna Politkovskaïa, espérant
que toutes les personnes impliquées seraient «punies».



Anna Politkovskaïa, une des rares journalistes russes à avoir
dénoncé les atteintes aux droits de l'Homme en Russie, notamment en
Tchétchénie, a été assassinée le 7 octobre 2006 dans le hall de son
immeuble à Moscou.



afp/ats/ant

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Le commanditaire n'a jamais été identifié

Plusieurs pistes ont été évoquées dans les médias, politiques - sur fond de rivalités à l'époque entre clans du pouvoir pour la succession de Vladimir Poutine - ou tchétchènes, mais le commanditaire n'a jamais été identifié.

Onze personnes ont été inculpées dans cette affaire, mais la plupart ont été depuis disculpées, en particulier un ancien chef d'un district tchétchène, Chamil Bouraïev.

Dmitri Mouratov, rédacteur en chef de «Novaïa Gazeta», avait accusé des agents des services de sécurité russes d'avoir «coordonné» le meurtre. Pavel Riagouzov était notamment soupçonné d'avoir donné l'adresse d'Anna Politkovskaïa à l'un des suspects.

Autorités russes critiquées

Les organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent régulièrement le manque de zèle des autorités russes lorsqu'il s'agit d'enquêter sur les meurtres de journalistes qui se sont multipliés depuis la chute de l'URSS en 1991.