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Israël: Netanyahu chargé de former un cabinet

Shimon Peres (à droite) a confié la formation du cabinet à Benjamin Netanyahu.
Shimon Peres (à droite) a confié la formation du cabinet à Benjamin Netanyahu.
Le président israélien Shimon Peres a chargé le chef de la droite Benjamin Netanyahu de former le gouvernement issu des élections du 10 février. Auparavant, Tzipi Livni avait écarté la participation de son parti, le Kadima, à un cabinet mené par Netanyahu.

Le leader du Likoud, qui est assuré d'une majorité de 65 députés
sur 120 grâce au soutien de l'extrême droite et des formations
religieuses, devra présenter son cabinet à la Knesset (Parlement),
pour un vote d'investiture, dans un délai de 28 jours, prolongeable
de 14 jours.



La décision a été prise après l'échec d'une ultime tentative de
Shimon Peres de convaincre Benjamin Netanyahu et Tzipi Livni, à la
tête des deux plus grands partis d'Israël, de former un
gouvernement d'union dirigé par le premier.

"Un gouvernement sans valeur"

Tzipi Livni a en écarté la participation de son parti à un tel,
affirmant que le Kadima (centre droit) "veut une solution de paix
basée sur deux Etats", un Etat palestinien aux côtés d'Israël, et
accusant un futur gouvernement Netanyahu, s'appuyant sur l'extrême
droite, de s'y opposer.



"Les choses sont désormais claires. C'est un gouvernement sans
vision politique", que Benjamin Netanyahu va mettre en place, a
déclaré Tzipi Livni à la radio publique.



"Un tel gouvernement n'a aucune valeur et je ne lui servirai pas
de caution", a-t-elle souligné. La veille, elle avait annoncé par
message téléphonique aux 80'000 membres du parti qu'elle entendait
"aller dans l'opposition pour représenter une alternative".



Benjamin Netanyahu, 59 ans, a en revanche annoncé à Shimon Peres
qu'il serait prêt à "aller loin" pour créer un gouvernement
d'union, où le Kadima aurait une place de choix.



Le président palestinien Mahmoud Abbas a affirmé qu'il ne
traiterait pas avec le prochain gouvernement israélien s'il ne
s'engageait pas pour la paix, selon son porte-parole: "nous ne
traiterons pas avec le gouvernement israélien sauf s'il accepte un
règlement basé sur deux Etats, d'arrêter la colonisation et de
respecter les accords passés".



afp/ant

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Rappel des forces en présence

La candidature de Benjamin Netanyahu est soutenue, outre par le Likoud (27 sièges), par deux partis religieux ultranationalistes (7), le Shass ultra-orthodoxe (11), Liste unifiée de la Torah (5), et Israël Beiteinou (extrême droite), soit 65 députés.

Tzipi Livni ne pouvait compter que sur les 28 députés de son parti, les 11 députés des partis arabes et le Meretz (gauche laïque, 3 élus) refusant d'être associés à Israël Beiteinou.

Les travaillistes (13 députés) ont décidé de se refaire une santé dans l'opposition après avoir enregistré le pire score de leur histoire.

Quelques repères sur Benjamin Netanyahu

Catégoriquement opposé à l'origine aux accords d'Oslo avec les Palestiniens de 1993, Benjamin Netanyahu en avait réduit la portée en accédant au pouvoir une première fois en 1996, pour trois ans, relançant à grande échelle la colonisation juive dans les territoires palestiniens.

Hostile à la création d'un Etat palestinien qui disposerait d'une réelle souveraineté, il a maintenu toutefois le flou sur ses intentions lors de sa campagne des législatives du 10 février.

Il a fait miroiter la perspective d'une "paix économique" -sans expliquer d'où proviendraient les fonds-, ce qui reviendrait à un régime d'autonomie élargie, alors que les Palestiniens réclament un Etat indépendant dans tous les territoires occupés depuis 1967.