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Israël: les travaillistes dans un cabinet de droite

E.Barak (à gauche) devrait ainsi conserver son poste à la Défense.
E.Barak (à gauche) devrait ainsi conserver son poste à la Défense.
Le congrès travailliste israélien a approuvé mardi lors d'un vote l'entrée du parti dans le gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu, à la demande de son chef Ehud Barak, selon les résultats rapportés par la chaîne 10 de télévision.

La motion en faveur de l'entrée au gouvernement a été adoptée
par une nette majorité de 680 voix pour contre 507 délégués s'y
opposant, soit près de 15% de différence parmi les votants du
congrès à l'issue d'une réunion extraordinaire à Tel-Aviv.



Après le vote, Benjamin Netanyahu a félicité Ehud Barak pour
l'appui de son parti "à l'entrée dans un gouvernement d'union à une
heure cruciale pour Israël", selon les services de Ehud Barak.

Coalition très à droite

Ce vote permet à Benjamin Netanyahu d'élargir sa coalition qui
reste toutefois fortement ancrée à droite, s'appuyant
principalement sur le parti ultranationaliste laïc Israël Beiteinou
et des formations religieuses.



Il dispose désormais d'une majorité de 66 députés sur 120, grace
aux 27 sièges de son parti Likoud, aux 15 sièges d'Israël
Beiteinou, aux 13 sièges du parti travailliste et 11 du parti
ultra-orthodoxe Shass.



Cependant, sept élus travaillistes ont menacé avant le vote de ne
pas soutenir la coalition. L'un deux, Ofir Pinès, a lancé à Ehud
Barak: "Vous avez obtenu un mandat pour nous mener et non pas pour
jeter le parti dans la poubelle de l'Histoire".

Ehud Barak se défend

Le chef du parti travailliste a mis tout son poids dans la
balance pour défendre l'alliance avec le Likoud, qu'il rejetait
encore il y a quelques semaines. "Je n'ai pas peur de Benjamin
Netanyahu, nous ne serons pas son cache-sexe. Nous serons un
contrepoids qui fera en sorte que le cabinet ne sera pas
(exclusivement) de droite", a déclaré Ehud Barak dans une
allocution accueillie par des acclamations et des huées.



"Une nette majorité des citoyens veut nous voir avec la droite au
sein du même gouvernement", a-t-il ajouté. Ehud Barak a justifié sa
motion par "l'intérêt supérieur de l'Etat" confronté à de graves
problèmes économiques et de sécurité, et assuré vouloir "faire
contrepoids à l'extrême droite" qui a déjà signé un accord avec
Benjamin Netanyahu.



Ehud Barak, ministre de la Défense sortant, et Benjamin Netanyahu
avaient paraphé cet accord de coalition dans la matinée, dans
l'attente d'un feu vert du congrès travailliste.



Cet accord donne au parti travailliste cinq portefeuilles
ministériels, dont celui de la Défense destiné à Ehud Barak. Le
parti obtient également des garanties sur la lutte contre le
chômage, alors qu'Israël est frappé par la crise économique
mondiale.



afp/sbo

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Processus de paix en danger

L'accord signé mardi est très vague sur une relance du processus de paix israélo-palestinien, en principe voulue par les travaillistes.

Il ne fait aucune mention d'un règlement basé sur la création d'un Etat palestinien aux côtés d'Israël et se borne à indiquer que le futur gouvernement respectera les accords signés" par ses prédécesseurs.

Benjamin Netanyahu est hostile à la création d'un Etat palestinien souverain et envisage uniquement pour les Palestiniens une autonomie élargie, alors que la colonisation israélienne se poursuivrait en Cisjordanie occupée.

Réagissant à l'accord, le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé que tout gouvernement israélien "doit s'engager à oeuvrer pour une solution basée sur deux Etats pour être un partenaire dans de futures négociations" de paix.

Selon la loi, Benjamin Netanyahu doit former son gouvernement d'ici le 3 avril pour obtenir l'aval du Parlement après avoir épuisé un premier délai de 28 jours.