Donald Trump et Jair Bolsonaro scellent une alliance anti-Maduro
En visite officielle à Washington, le président brésilien Jair Bolsonaro a apporté mardi son soutien à Donald Trump dans la campagne de pression américaine contre le président socialiste vénézuélien Nicolas Maduro.
Le président américain a reçu son homologue dans le Bureau ovale de la Maison Blanche. Devant la presse à l'issue de la rencontre, Donald Trump a souligné que "toutes les options" étaient sur la table pour faire partir le président vénézuélien du pouvoir. "C'est honteux ce qu'il se passe au Venezuela", a-t-il dit en présence de Jair Bolsonaro. Ce dernier n'a cependant fait aucune déclaration concernant un éventuel appui brésilien à une opération militaire. Les deux chefs d'Etat devaient avoir une discussion plus approfondie sur la question plus tard dans la journée.
Soutien à l'opposant Juan Guaido
Les Etats-Unis et plus d'une cinquantaine de pays, y compris le Brésil, ont reconnu l'opposant vénézuélien et président de l'Assemblée nationale Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.
Pour accroître la pression, Washington impose au pays sud-américain des sanctions économiques et a décrété un embargo sur le pétrole, exportation cruciale pour l'économie du pays, qui doit entrer en vigueur le 28 avril.
De nouvelles sanctions ont été annoncées mardi matin par le Trésor américain. Elles visent la compagnie minière d'Etat vénézuélienne Minerven ainsi que son président, Washington les accusant de soutenir "le régime illégitime de l'ancien président Nicolas Maduro".
>> Ecouter les précisions d'Anne Vigna depuis le Brésil :
![Jair Bolsonaro a remis à Donald Trump un maillot de l'équipe brésilienne à son nom lors d'une visite à Washington en mars 2019. [AP/Keystone - Evan Vucci]](https://img.rts.ch/articles/2019/image/f3j6ii-25981585.image?w=960&h=384)
AP/Keystone - Evan Vucci Une "proximité sans précédent"
En accueillant chaleureusement son homologue brésilien - l'un de ses plus fervents admirateurs - à la Maison Blanche, Donald Trump a loué la proximité sans précédent entre les deux pays.
"Le Brésil et les Etats-Unis n'ont jamais été aussi proches", a-t-il lancé en saluant la campagne électorale menée par Jair Bolsonaro, élu comme lui à la surprise générale sur un message de rupture. "Nous avons de nombreuses valeurs communes, j'admire le président Trump", a de son côté déclaré le nouvel homme fort du Brésil.
Jair Bolsonaro, qui s'est vu décerner nombre de surnoms dont celui de "Trump des tropiques", avait lui-même alimenté pendant la campagne le parallèle avec l'occupant de la Maison Blanche.
Soutien à l'entrée du Brésil à l'OCDE
Donald Trump a par ailleurs confirmé que les Etats-Unis appuieront l'entrée du Brésil dans l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). En échange, Washington attend que Brasilia renonce à son statut différencié comme pays en développement auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le président américain a évoqué encore la possibilité que le Brésil devienne membre de l'Otan. "J'ai l'intention d'accorder au Brésil le statut d'allié majeur non-membre de l'OTAN ou même, possiblement, qu'il devienne allié (membre) de l'Otan", a-t-il déclaré en précisant que cela renforcerait beaucoup la sécurité et la coopération entre les deux pays.
afp/oang
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Accord pour lancer des satellites depuis le Brésil
Lors du premier jour de sa visite à Washington, lundi, Jair Bolsonaro a signé un accord avec des entreprises américaines pour permettre le lancement de satellites commerciaux depuis la base brésilienne d'Alcantara, dans l'Etat septentrional de Maranhao.
La base d'Alcantara est idéalement située en raison de sa proximité avec l'équateur, qui permet des économies de combustible de l'ordre de 30% pour les lancements.
En concurrence sur ce point avec Kourou en Guyane française, le Brésil espère donc emporter une tranche du précieux marché des lancements.
Mais l'accord doit encore être approuvé par le Congrès brésilien, qui avait bloqué un engagement similaire de l'ancien président Fernando Henrique Cardoso au motif que le Brésil perdrait de sa souveraineté face aux Etats-Unis.
Une visite inhabituelle à la CIA
Pour son premier voyage officiel aux Etats-Unis, le président brésilien Jair Bolsonaro a choisi d'effectuer lundi une visite pour le moins inhabituelle de la part d'un dirigeant étranger: le siège de la CIA.
Ce déplacement au quartier général de l'agence centrale américaine du renseignement, en banlieue de Washington, a été rapporté par Eduardo Bolsonaro, le fils du président d'extrême droite, qui fait partie de la délégation.
"Je me rends maintenant avec le président et les ministres à la CIA, une des agences de renseignement les plus respectées du monde", a tweeté le député brésilien, qui joue un rôle majeur dans le rapprochement de Brasilia avec la droite ultraconservatrice américaine.