"Les douanes sont en train de procéder à la saisie du navire Mare Jonio, c'est pourquoi elles l'escortent actuellement dans le port de Lampedusa", a indiqué le ministère, précisant que "les interrogatoires des membres d'équipage pourraient avoir lieu dans les prochaines heures".
Le navire humanitaire battant pavillon italien était bloqué au large de la petite île située à mi-chemin entre la Sicile et la Tunisie. Les autorités lui avaient interdit d'accoster dans un premier temps.
Les télévisions italiennes ont montré en début de soirée des images du Mare Jonio à quai et les migrants en train d'être débarqués, à commencer par les mineurs.
Sauvetage d'un canot en difficulté
Le Mare Jonio, affrété par le collectif de gauche et d'extrême gauche Mediterranea, a secouru lundi 49 migrants sur un canot en difficulté à 40 milles nautiques au nord de la Libye. Une vedette des garde-côtes libyens se trouvait à proximité, mais les militants ont préféré embarquer les migrants plutôt que les voir ramenés en Libye où beaucoup risquent de subir agressions et violences.
Le parquet d'Agrigente (Sicile) a ouvert une enquête contre X pour aide à l'immigration clandestine.
afp/oang
Procédure en cours contre Matteo Salvini
Depuis l'arrivée au pouvoir de Matteo Salvini en juin 2018, plusieurs navires de secours - humanitaires et militaires - se sont retrouvés bloqués au large de l'Italie ou de Malte jusqu'à ce que d'autres pays européens acceptent une répartition des migrants secourus.
Le ministre de l'Intérieur est poursuivi actuellement pour séquestration après avoir retardé le débarquement de dizaines de migrants secourus en août dernier par le Diciotti, navire des garde-côtes italiens. Mais la procédure devrait être bloquée par un vote du Sénat prévu mercredi.
La question de la sécurité dans la zone libyenne
Lundi, Matteo Salvini a publié une directive annonçant que l'Italie ne laisserait pas débarquer les migrants secourus dans la vaste zone de secours dépendant de la Libye. La directive menace aussi les ONG de sanctions.
Mardi, le ministère a annoncé la création d'une commission "d'experts et de policiers" chargée d'assurer l'application du texte.
"Mais le droit maritime est clair: la Libye n'est pas un lieu sûr", a commenté Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut commissariat de l'ONU (HCR) pour la Méditerranée centrale.