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USA: le gouvernement va abandonner AIG

L'assureur AIG est accusé d'avoir dilapidé l'argent public.
AIG devrait être liquidé de "manière ordonnée", a indiqué Timothy Geithner.
Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner, de plus en plus contesté pour sa gestion du dossier AIG, a annoncé une accélération du démantèlement de l'assureur, abandonnant devant la fureur de l'opinion l'espoir de redresser l'ancien n°1 mondial.

"Nous allons travailler sur des mesures pour liquider AIG de
manière ordonnée et pour protéger le contribuable américain", a
assuré mardi le ministre dans une lettre adressée à la présidente
démocrate de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi et rendue
publique dans la soirée par ses services.

Quatre plans d'aide successifs

Timothy Geithner a précisé dans sa missive rechercher "tous les
moyens responsables pour accélérer cette liquidation" du groupe. Le
gouvernement américain, qui est détenteur de 79,9% du capital d'AIG
depuis sa quasi-faillite de l'automne, espérait jusqu'ici
sauvegarder une entreprise amincie, largement recentrée sur les
Etats-Unis, après cession de certains de ses actifs pour rembourser
les aides de l'Etat.



AIG a enregistré l'an dernier la perte la plus élevée jamais subie
par une société américaine (99,3 milliards de dollars) et a dû
faire l'objet de quatre plans successifs d'aide de l'Etat qui
portent l'addition potentielle pour les finances publiques à 180
milliards de dollars. Mais l'hostilité de l'opinion au sauvetage de
cette icône de la finance mondiale a pris un tour exacerbé
lorsqu'il a été révélé que le groupe avait versé d'énormes primes
aux responsables mêmes de sa déconfiture.

Timothy Geithner sur la sellette

Le scandale éclabousse en
premier lieu le secrétaire au Trésor, car celui-ci ne peut se
défausser, comme d'autres membres de l'équipe Obama, sur l'ancienne
administration. Timothy Geithner, en sa qualité de président de la
Fed de New York, a joué en septembre un rôle crucial dans le
premier renflouement d'AIG.



Geithner "a joué un rôle déterminant dans le sauvetage d'AIG et de
(la banque) Citigroup. C'est pour cela qu'il a son job actuel. Nous
voulions de la continuité, disait le président Obama", a rappelé
sur la radio NPR Peter Morici, professeur d'économie à l'université
du Maryland.



Pour Morici, Timothy Geithner va devoir "défendre sa conduite"
dans toute cette affaire. "Il n'avait pas besoin de négocier la
suppression des primes controversées (lire
ci-contre
), il aurait pu l'imposer", a-t il fait
valoir.

A ceux qui affirment que le groupe était tenu à verser ces bonus
pour des raisons contractuelles, l'universitaire a rappelé que le
gouvernement n'avait pas hésité à imposer aux constructeurs
automobiles General Motors et Chrysler de renégocier leurs
conventions collectives au détriment des salariés afin d'obtenir
des fonds publics.



afp/mej

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Remboursement des primes

Le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner a précisé qu'AIG devra rembourser l'intégralité des primes controversées, d'un montant de 165 millions de dollars, soit un millième de ce que l'Etat a versé à la compagnie pour l'aider à se maintenir à flot.

En outre, les fonds supplémentaires que doit lui verser l'Etat - 30 milliards de dollars - seront amputés d'une somme équivalente, a-t-il ajouté.

Le ministre a précisé avoir demandé au PDG Edward M.Liddy, auquel il a réitéré son soutien, de supprimer "les centaines de millions de dollars" de primes encore dues par le groupe cette année.

Le patron d'AIG, arrivé aux manettes du groupe après l'intervention de l'Etat, s'est engagé à appliquer en la matière les lignes directrices fixées par le gouvernement pour les entreprises bénéficiant de fonds publics.