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Le patron d'AIG s'explique devant le Congrès

L'assureur AIG est accusé d'avoir dilapidé l'argent public.
L'assureur AIG est accusé d'avoir dilapidé l'argent public.
Le patron d'AIG, accusé d'avoir dilapidé l'argent public en versant des primes colossales à ses cadres, a dû s'expliquer mercredi devant le Congrès. De son côté, la Réserve fédérale américaine a annoncé une intervention massive sur les marchés.

Le PDG de l'ex-première compagnie d'assurances mondiale, Edward
Liddy, a dû répondre à l'indignation du Congrès après le versement
de 165 millions de dollars de primes à des cadres d'AIG alors que
le groupe a été sauvé de la faillite par l'injection de 170
milliards de fonds publics et appartient désormais à 80% à
l'Etat.

"C'est comme le capitaine et l'équipage qui se réservent les
chaloupes de sauvetage en disant: 'au diable les passagers!'", a
scandé le représentant démocrate Stephen Lynch. Edward Liddy, qui a
pris les rênes du groupe en septembre dernier, a demandé aux cadres
récompensés par AIG de rendre au moins la moitié des primes
incriminées.

Noms des bénéficiaires exigés

"Des fautes ont été commises au sein
d'AIG et à une échelle que peu de gens auraient pu imaginer,"
a-t-il admis. Il a affirmé que le groupe n'avait eu d'autre choix
que de verser des primes "déplaisantes", mais a assuré qu'il avait
tiré les leçons de ses erreurs. Il a cependant refusé de révéler
les noms des bénéficiaires de ces primes, affirmant qu'il était
"inquiet" pour leur sécurité. "Je veux protéger nos employés",
a-t-il dit.



Barney Frank, le président de la commission des Finances de la
Chambre des représentants qui réclame que ces noms soient publiés,
lui a rétorqué que si les services de police disent "qu'il y a une
menace sérieuse, nous prendrons cela en considération". Mais "si
nous cédons à ce genre de menaces, nous n'obtiendrions jamais que
des informations soient rendues publiques dans beaucoup de
domaines", a-t-il asséné.



Barney Frank a envisagé la possibilité d'obtenir les noms des
bénéficiaires au moyen d'une assignation parlementaire. Edward
Liddy a souligné qu'AIG avait besoin des compétences des cadres
pour sortir d'une situation financière catastrophique. "J'essaie
désespérément d'éviter l'effondrement incontrôlé de cette
compagnie", a-t-il dit. Il a également assuré qu'il s'efforçait
avec son équipe dirigeante de poursuivre le redressement de la
compagnie, afin de pouvoir rendre l'argent prêté par l'Etat.

Obama prêt à assumer

Parallèlement, Barack Obama s'est dit prêt à assumer
d'éventuelles responsabilités de son administration dans le
scandale, le premier de sa présidence. Dans une déclaration sur la
pelouse de la Maison Blanche avant de s'envoler pour la Californie,
le président américain a réclamé la création d'une nouvelle
autorité réglementaire pour des groupes comme AIG, ressemblant à
celle existant pour les banques.



Barack Obama a assuré que son administration explorait "tous les
moyens possibles" pour récupérer les primes versées aux cadres
d'AIG. Il a exprimé sa "confiance totale" dans son secrétaire au
Trésor, Tim Geithner, dont certains commencent à réclamer la
démission en raison de sa gestion du scandale. "Comprenez bien,
comme je l'ai déjà dit, que ce n'est pas Tim Geithner qui a rédigé
ces contrats avec AIG", en vertu desquels les primes ont été
versées, a-t-il dit.



Tim Geithner a annoncé mardi soir qu'AIG devrait rembourser
l'intégralité des primes controversées et que les fonds
supplémentaires que doit lui verser l'Etat -30 milliards de
dollars- seront amputés d'une somme équivalente. Le secrétaire au
Trésor a annoncé en outre une accélération du démantèlement de
l'assureur.



afp/dk

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La Fed va acheter jusqu'à 300 milliards de dollars de bons du Trésor

La Réserve fédérale des Etats-Unis a agréablement surpris les marchés mercredi en annonçant qu'elle allait acheter des bons du Trésor américain fin de relancer le crédit, toujours en panne après six mois de crise financière internationale.

La banque centrale américaine a annoncé une augmentation de ses interventions sur les marchés, où elle va désormais acheter des obligations du Trésor pour détendre les conditions de crédit.

La Fed "a décidé d'acheter jusqu'à 300 milliards de dollars de bons du Trésor à long terme au cours des six prochains mois", a indiqué la banque centrale à l'issue de deux jours de réunion à Washington.

La Fed va aussi augmenter son programme de rachats de titres adossés à des actifs immobiliers de 750 milliards de dollars, pour le porter au maximum à 1250 milliards.

Ces décisions ont été saluées à la Bourse de New York, où l'indice Dow Jones a gagné 1,23%. "En un communiqué, la Fed rajoute 1100 milliards de dollars dans le système", a souligné à Wall Street l'analyste Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.

"C'est très largement haussier pour les obligations, un peu moins pour les actions, mais c'est positif car la Fed est prête à tout et achète tout", a observé son confrère Cary Leahey, de Decision Economics.

Les marchés européens, qui ont clôturé avant le communiqué de la Fed, étaient moins enthousiastes. Londres a perdu 1,35% et Paris 0,25% tandis que Francfort a pris 0,21%.