En sommet de deux jours à Bruxelles, les membres du Conseil européen travaillent sur un projet de report de la date du Brexit, possiblement au 7 mai, soit avant le début des élections européennes. Mais un report de longue durée, jusqu'à la fin de l'année, serait également sur la table selon des diplomates cités par l'agence Reuters.
Dans une lettre envoyée mercredi au président du Conseil européen Donald Tusk, la Première ministre britannique Theresa May demandait un report de la sortie de l'UE jusqu'au 30 juin prochain. La requête visait à lui donner le temps de tenter de convaincre les députés britanniques de voter l'accord de sortie de l'UE, déjà rejeté deux fois, le 15 janvier puis le 12 mars.
Comme l'a dit le président français Emmanuel Macron, les dirigeants européens soutiennent une "prolongation technique", mais à la condition que l'accord de divorce soit validé par les députés britanniques.
Les craintes de la France
Et si le Parlement britannique rejette une nouvelle fois l'accord? "Nous irions vers un no deal, nous le savons tous", a poursuivi Emmanuel Macron. "C'est absolument essentiel d'être clair dans ces jours et dans ces moments. Parce qu'il en va du bon fonctionnement de l'UE. Nous ne pouvons pas avoir des prolongations excessives, qui viendraient entacher notre capacité à décider et à agir."
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Le président français anticipe ce qui sera peut-être le grand débat de la semaine prochaine: si les députés britanniques refusent à nouveau l'accord, la tentation sera forte, chez certains Européens, de valider une longue prolongation, et donc de se donner du temps.
Sa crainte est qu'un maintien plus long du Royaume-Uni au sein de l'UE donne à Londres un levier face aux Vingt-Sept pour améliorer son sort et menacer, par exemple, de bloquer les négociations sur le futur budget de l'Union.
agences/oang/vic avec Guillaume Meyer