Ce bureau situé dans la ville nord-coréenne de Kaesong avait ouvert en septembre dans le cadre d'un spectaculaire rapprochement sur la péninsule, mais celui-ci est mis à mal par le blocage des discussions sur la dénucléarisation.
Le vice-ministre sud-coréen de l'Unification Chun Hae-sung a déclaré aux journalistes que la Corée du Nord avait "notifié le Sud qu'elle se retirait du bureau de liaison".
"Il leur est égal que nous restions"
La décision a été prise "en accord avec un ordre venu de la hiérarchie", a-t-il dit. "Ils ont dit qu'il leur était égal que nous restions ou pas dans le bureau de liaison."
Après des années de montée des tensions sur la péninsule divisée, 2018 a été marquée par un remarquable rapprochement Nord/Sud qui s'est concrétisé par plusieurs sommets entre Kim Jong Un et le président sud-coréen Moon Jae-in.
Elu en 2017 en promettant de relancer le dialogue, ce dernier a multiplié les efforts pour que cette détente se traduise par des initiatives concrètes. L'ouverture du bureau de liaison en était une.
Parmi les autres projets, figuraient la relance de la zone industrielle intercoréenne également située à Kaesong, ou encore la reprise des voyages de Sud-Coréens dans le complexe touristique nord-coréen du Mont Kumgang.
Mais les sanctions internationales votées pour pousser Pyongyang à renoncer à ses programmes militaires interdits, et qui sont toujours en place, ont empêché que ne reprennent ces projets.
Doutes sur la pérennité du rapprochement
L'incapacité de Donald Trump et Kim Jong Un à avancer dans les discussions sur la dénucléarisation et la levée des sanctions, lors de leur sommet à Hanoï fin février, n'a fait qu'alimenter les doutes sur la pérennité du rapprochement intercoréen.
A en croire certains experts, le retrait nord-coréen du bureau de liaison pourrait montrer que Pyongyang ne croit pas dans les capacités de Séoul à influencer Washington.
"Avec ce retrait, le Nord fait pression sur le Sud pour qu'il en fasse davantage en tant qu'intermédiaire entre Pyongyang et Washington", a estimé Yoo Ho-yeol, professeur d'études nord-coréennes à la Korea University.
afp/pym