Toute la célèbre avenue, ses abords, la place de l'Etoile ainsi qu'un périmètre incluant le palais de l'Elysée et l'Assemblée nationale seront fermés à toute manifestation.
La décision fait suite à la journée de mobilisation de samedi dernier, où l'acte 18 des gilets jaunes a donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre et des pillages de boutiques sur la célèbre avenue de la capitale.
"Il existe des raisons sérieuses de penser que ces violences et dégradations sont susceptibles de se reproduire à l'occasion des rassemblements annoncés" ce samedi, indique cet arrêté signé par le nouveau préfet de police de Paris Didier Lallement, intronisé jeudi.
Black blocs et gilets jaunes côte à côte
Samedi dernier, militants radicaux des black blocs et gilets jaunes s'étaient retrouvés côte à côte dans une brutale démonstration de force commune, aux motivations diverses, mais qui semble désormais acceptée par certains manifestants et inquiète les autorités.
Les condamnations observées lors des premiers actes violents des 24 novembre, 1er décembre et 8 décembre sur les Champs-Elysées - où certains gilets jaunes s'écartaient des violences et les déploraient - sont devenues rarissimes trois mois plus tard.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a fustigé mardi au Sénat l'"immense complaisance" des manifestants. Sur les 10'000 recensés par le ministère, "il y avait 1500 ultras et 8500 casseurs", a-t-il lancé, pointant "les black blocs (qui) ne sont pas un épiphénomène" mais "une menace constante, puissante et répétée".
afp/oang
Interdictions aussi à Toulouse et Nice
La préfecture de Haute-Garonne a également annoncé vendredi qu'elle interdisait les manifestations ou rassemblements de gilets jaunes samedi sur la place du Capitole à Toulouse.
Annonçant lundi la volonté du gouvernement d'interdire de manifester "chaque fois qu'il le faudra", dans les quartiers "les plus touchés" par les violences liées au mouvement des gilets jaunes, le Premier ministre avait cité la place du Capitole parmi les sites concernés.
A Nice, la préfecture des Alpes-Maritimes a pris vendredi un arrêté d'interdiction de manifester similaire dans un large périmètre de l'agglomération, alors que débutera une visite officielle du président chinois Xi Jinping sur la Côte d'Azur.