"Les Etats-Unis ont pour objectif d'encourager les conditions
permettant la création d'un Etat palestinien", a déclaré Hillary
Clinton lors d'une conférence de presse en présence du président
palestinien Mahmoud Abbas.
"Nous sommes déterminés à progresser (dans le processus de paix).
Le temps presse", a ajouté la secrétaire d'Etat, qui effectue sa
première tournée au Proche-Orient depuis l'entrée en fonction de la
nouvelle administration du président Barack Obama en janvier.
Mardi, Hillary Clinton avait concédé que l'avènement d'un Etat
palestinien était "inéluctable".
Tensions possibles en Israël
L'ancienne First Lady a annoncé que l'émissaire spécial
américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, reviendrait dans
la région après la formation d'un nouveau gouvernement en
Israël.
Le chef du parti de droite Likoud Benjamin Netanyahu, hostile à la
création d'un Etat palestinien avec une pleine souveraineté, est
chargé de former le prochain cabinet au plus tard d'ici le 3 avril.
Le soutien appuyé à un Etat palestinien par Washington pourrait
donc générer des tensions avec le futur gouvernement Netanyahu qui
préconise une "paix économique".
Avant son entretien avec Hillary Clinton, Mahmoud Abbas, qui a
rompu les négociations avec Israël à la suite de l'offensive de
Tsahal à Gaza, avait indiqué que leur reprise dépendrait de
l'acceptation sans équivoque par Israël de la création d'un Etat
palestinien.
Démolition de maisons arabes dénoncée
Hillary Clinton a également critiqué la décision d'Israël de
déloger environ 1500 habitants de Jérusalem-est au motif que les
habitations ne disposent pas d'autorisation. "Ce genre d'activité
n'aide pas et ne respecte pas les engagements de la Feuille de
route", a-t-elle indiqué.
"Quiconque fait cela ne souhaite pas la paix", a renchéri Mahmoud
Abbas, chef du Fatah. "Nous respectons le choix du peuple israélien
et nous respectons les élections (israéliennes) mais nous demandons
aussi que le prochain gouvernement respecte la Feuille de route et
la vision de deux Etats", a ajouté Mahmoud Abbas, insistant sur la
fin de la colonisation israélienne en Cisjordanie.
L'Iran pointé du doigt
Par ailleurs, le chef du mouvement Fatah a appelé l'Iran à
cesser ses "ingérences", accusant ce pays "d'intervenir uniquement
pour approfondir la division entre les Palestiniens".
La visite de Hillary Clinton s'inscrit dans la volonté américaine
de s'attaquer immédiatement au dossier proche-oriental, délaissé
lors des premières années de l'administration Bush. La secrétaire
d'Etat s'est ainsi voulue l'architecte d'une nouvelle "diplomatie
agressive" dans la région. Ses propos semblent augurer de sérieux
désaccords pour l'avenir entre Israël et son principal allié
international sur le règlement de la question palestinienne.
ats/bri
Réouverture de la bande de Gaza exigée
Mahmoud Abbas a exigé que Tel Aviv ouvre les points de passage pour "mettre fin à la souffrance du peuple palestinien" dans le territoire et permettre sa reconstruction après l'offensive israélienne de décembre-janvier qui a coûté la vie à plus de 1300 Palestiniens.
La communauté internationale, réunie lundi lors d'un sommet des donateurs en Egypte, s'est engagée à verser près de 4,5 milliards de dollars pour la reconstruction de Gaza et soutenir une économie palestinienne moribonde. Hillary Clinton a aussi appelé Israël à "alléger les souffrances" des Palestiniens de Gaza en facilitant le passage d'aide alimentaire dans ce territoire.