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Les Forces démocratiques syriennes annoncent la libération de Baghouz

L'Etat islamique perd son dernier bastion
L'Etat islamique perd son dernier bastion / 19h30 / 1 min. / le 23 mars 2019
Les forces arabo-kurdes, soutenues par les Etats-Unis, ont annoncé samedi la libération de Baghouz, le dernier bastion de Daesh en Syrie. Les Forces démocratiques syriennes déclarent donc une élimination du "califat autoproclamé du Groupe Etat islamique".

Le "califat" autoproclamé du groupe Etat islamique (EI) a été totalement éliminé après la conquête par une force arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis du dernier territoire tenu par les djihadistes en Syrie, a annoncé cette force.

Pour célébrer la victoire, des combattants des Forces démocratiques syriennes (FDS) ont hissé leur drapeau jaune dans le village conquis de Baghouz où les derniers djihadistes avaient désespérément résisté.

A quelques mètres du fleuve, un drapeau noir de l'EI gît à même le sol, pris dans des branches desséchées.

L'avenir de Daesh: l'interview de Riccardo Bocco, professeur de sociologie politique à l'IHEID.
L'avenir de Daesh: l'interview de Riccardo Bocco, professeur de sociologie politique à l'IHEID / L'actu en vidéo / 1 min. / le 23 mars 2019

Une "défaite territoriale à 100%"

"Les Forces démocratiques syriennes (FDS) déclarent la totale élimination du soi-disant califat et une défaite territoriale à 100% de l'EI", a déclaré un porte-parole des FDS, Mustefa Bali dans un communiqué.

Cette victoire proclamée après une dernière campagne militaire de six mois est une date marquante dans la lutte contre les mouvements djihadistes dans le monde.

La fin des dernières positions djihadistes

A l'issue de mois de combats, les FDS ont réussi à s'emparer des dernières positions djihadistes à Baghouz, un village de l'est de la Syrie, proche de la frontière irakienne. Les combats ont été très violents face aux derniers irréductibles de l'EI, a précisé ce porte-parole.

Les derniers djihadistes se cachaient dans des tunnels souterrains et des caves, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Vendredi soir, la Maison Blanche avait également affirmé que l'EI avait perdu son dernier réduit en Syrie, même si des combats continuaient à être rapportés sur le terrain d'affrontement de Baghouz, dans l'est de la Syrie.

A son apogée en 2014, le groupe Etat islamique contrôlait un territoire aussi vaste que la Grande-Bretagne en Irak et en Syrie, comportant quelque sept millions d'habitants. L'organisation responsable d'atrocités et d'attentats meurtriers y compris en Europe y avait imposé un règne de terreur.

Défait territorialement, l'EI n'est plus qu'un groupe épars de cellules clandestines.

>> L'interview de Frédéric Esposito, spécialiste du terrorisme, dans Forum :

Frédéric Esposito, directeur de l'Observatoire universitaire de la sécurité (UNIGE). [UNIGE]UNIGE
Le groupe Etat islamique ne contrôle plus aucun territoire en Syrie: interview de Frédéric Esposito / Forum / 7 min. / le 23 mars 2019

sjaq et les agences

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Un an après la "victoire," des racines de l'EI poussent toujours en Irak

Comme en Syrie aujourd'hui, l'Irak a déclaré, il y a plus d'un an, la "victoire" sur le groupe Etat islamique (EI). Pour autant, ses affidés continuent de tuer et de poser des bombes dans un pays où le terreau du djihadisme reste fertile.

Outre l'aspect militaire, le retour des 1,8 million d'Irakiens toujours déplacés, les centaines de procès "expéditifs," la misère sociale, les traumatismes créés par la succession de conflits et les profonds clivages entre communautés sont autant de fléaux qui ne seront pas réglés avant des années, préviennent les défenseurs des droits humains, qui redoutent que les radicaux recrutent parmi les laissés-pour-compte.

Défait militairement, le groupe ultra-radical qui s'était emparé en 2014 de près d'un tiers de l'Irak – et de vastes pans de la Syrie – ne tient plus aujourd'hui aucun territoire habité. Mais il n'a pas pour autant perdu son pouvoir de nuisance, dans un pays qui attend une reconstruction évaluée à 88 milliards de dollars.

Terrés dans des zones montagneuses ou désertiques, ses hommes disposent encore d'abris inaccessibles aux forces de sécurité, cinq ans après le début de la contre-offensive.