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Manifs de soutien au président soudanais el-Béchir

Soudan: le président Béchir réplique au mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour Pénale Internationale en expulsant des ONG du Darfour
Soudan: le président Béchir réplique au mandat d'arrêt émis à son encontre par la Cour Pénale Internationale en expulsant des ONG du Darfour - jeudi 5 mars, 19:30 Le journal / 19h30 / 1 min. / le 5 mars 2009
Au lendemain de l'annonce par la CPI d'un mandat d'arrêt international contre le chef de l'Etat soudanais Omar el-Béchir, des milliers de personnes manifestaient jeudi à Khartoum. Et la Chine a demandé à l'ONU de suspendre la procédure.

Des milliers de personnes ont manifesté jeudi dans le centre de
Khartoum, auquel s'est joint le président soudanais Omar el-Béchir.
Elles ont exprimé leur soutien au chef d'Etat au lendemain de la
décision de la Cour pénale internationale (CPI) d'émettre un mandat
d'arrêt à son encontre. Plus de 5000 personnes étaient rassemblées
vers 11h00 locales sur la place des Martyrs dans le centre-ville de
Khartoum.



Les manifestants ont conspué les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les
«juifs» ainsi que le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo, ennemi
juré de Khartoum.



La CPI a émis mercredi son premier mandat d'arrêt contre un chef
d'Etat, le président soudanais Omar el-Béchir, pour crimes de
guerre et crimes contre l'humanité au Darfour, où un conflit
complexe a fait 300'000 morts selon l'ONU, 10'000 selon le
Soudan.

Pression du néo-colonialisme

Le président Omar el-Béchir, qui rejette le mandat d'arrêt, a
déclaré devant les manifestants que «les criminels, ce sont les
leaders des Etats-Unis et de l'Europe». Il a accusé les Etats-Unis
«d'avoir perpétré des génocides contre les Amérindiens, à Hiroshima
(en 1945) et au Vietnam».



«Cela fait 20 ans que nous sommes sous la pression du
néo-colonialisme et de ses instruments comme la CPI, le Conseil de
sécurité des Nations unies et le Fonds monétaire international», a
ajouté le président soudanais, qui avait répété à plusieurs
reprises au cours des derniers mois que la CPI résultait d'un
«complot 100% sioniste» visant à déstabiliser le Soudan.

Etats africains appelés à agir

Le chef de la délégation soudanaise auprès de l'Union africaine
a demandé jeudi aux Etats africains de quitter la Cour pénale
internationale (CPI). Il a exprimé cet appel au cours d'une réunion
du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'organisation
continentale à Addis Abeba.



L'ambassadeur soudanais Mohieldin Ahmed Salim a également demandé
au Conseil "de publier une décision claire et de rejeter dans les
termes les plus forts la décision de la CPI". Il a appelé de ses
voeux l'organisation d'un sommet d'urgence sur cette question au
niveau des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA.



afp/ap/bri

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La Chine veut une annulation du mandat d'arrêt

La Chine a exhorté jeudi la Cour pénale internationale (CPI) à annuler le mandat d'arrêt qu'elle a lancé contre le président soudanais Omar el-Béchir, estimant que ce mandat ne contribuera pas à la stabilisation de la région.

«La Chine s'oppose à tout ce qui pourrait perturber les efforts de paix au Darfour et au Soudan», a souligné le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Qin Gang dans une déclaration publié sur le site Internet du ministère.

La Chine achète les deux-tiers des exportations de pétrole soudanais. Elle a essuyé à maintes reprises de vives critiques pour ne pas user de sa pression économique sur le régime de Khartoum pour mettre fin à la guerre civile au Darfour.

L'Iran a aussi condamné jeudi le mandat d'arrêt "injuste" délivré par la Cour pénale internationale, estimant qu'il a une motivation politique et qu'il s'agit d'"une violation de l'autorité qui a cassé l'immunité accordée aux chefs d'Etat et d'une ignoble innovation qui est inacceptable pour la communauté internationale".