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Plus de 130 villageois peuls tués par des chasseurs dogons au Mali

Près de 135 villageois peuls tués par une milice de chasseurs dogons au Mali. [DPA/AFP - Jürgen Bätz]
Plus de 130 villageois peuls tués par des chasseurs dogons au Mali / Le 12h30 / 1 min. / le 24 mars 2019
Plus d'une centaine d'habitants d'un village peul du Mali ont été tués samedi par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons, en pleine visite du Conseil de sécurité de l'ONU dans un Sahel en proie à la menace djihadiste.

Dans un communiqué samedi soir à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a évoqué un bilan dépassant les 130 morts. "Au moins 134 civils, y compris des femmes et des enfants, auraient été tués et au moins 55 blessés" à la suite de l'attaque, indique-t-il, en affirmant être "choqué et outré" par ce massacre.

Cases incendiées

Une mission composée d'un détachement de l'armée et des autorités locales est arrivée sur place dans l'après-midi, selon une source de sécurité.

"Ce sont les chasseurs traditionnels qui sont accusés par les rescapés", avait souligné dans la journée le préfet de Bankass, Boubacar Kané. Selon l'association de défense des droits des populations pastorales Kisal, les personnes tuées incluent "le chef du village et sa famille, le marabout Bara Sékou Issa et toute sa famille". Selon des témoins, les cases du village ont été incendiées.

L'attaque est survenue six jours après un attentat djihadiste à Dioura, dans la même région, contre un camp de l'armée malienne, qui a perdu 26 hommes, selon un dernier bilan de source militaire.

ats/vkiss

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Visite du Conseil de sécurité de l'ONU

Après avoir été reçus vendredi par le président Ibrahim Boubacar Keïta, les ambassadeurs des 15 pays siégeant au Conseil de sécurité ont rencontré samedi les signataires de l'accord de paix de 2015 puis le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga, avec lequel ils ont évoqué la situation dans le centre du pays, selon l'ONU.

Dans un rapport publié le 5 mars, Antonio Guterres affirme que "les six derniers mois ont enregistré davantage d'avancées que le reste de la période écoulée depuis la signature de l'Accord en 2015", grâce selon lui à "la pression internationale, notamment la perspective de sanctions".

Chefs de l'armée limogés

Le gouvernement malien a annoncé dimanche la dissolution d'un groupe de chasseurs traditionnels dogons accusé d'exactions et le limogeage des principaux chefs de l'armée.

Le président Ibrahim Boubacar Keïta a réuni un Conseil des ministres extraordinaire "pour annoncer la dissolution de l'association Dan Nan Ambassagou pour dire clairement aux uns et aux autres que la protection des populations restera le monopole de l'Etat", a déclaré à la presse le Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga à l'issue de la réunion.