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"Theresa May a très mal géré cette affaire depuis le début"

Denis MacShane, ancien ministre travailliste "Theresa May a très mal géré l'affaire depuis le début"
Dennis MacShane, ancien ministre travailliste "Theresa May a très mal géré l'affaire depuis le début" / 19h30 / 6 min. / le 24 mars 2019
Après le report du Brexit au 12 avril, le Royaume-Uni semble être dans l'impasse. Denis MacShane, l'ancien ministre des affaires européennes de Tony Blair, livre son regard sur la situation dans le 19h30 de la RTS.

Quel avenir pour le Royaume-Uni? La crise est immense dans le pays: personne ne sait si la Première ministre britannique Theresa May présentera une troisième fois son accord de Brexit aux députés.

Samedi, un million de personnes se rassemblaient pour dire non à une sortie de l'UE. Denis MacShane, europhile convaincu, était dans la foule. "Par le passé, j’ai assisté à de grandes manifestations à Londres contre la guerre au Vietnam, contre l’Apartheid. Mais là tout le pays est rassemblé: l’Ecosse, le Pays de Galles sont descendus à Londres pour dire stop", observe l'auteur de deux livres sur le Brexit. "Le pays est dans une confusion totale".

Pétition géante

Sur le site du Parlement, cinq millions de personnes ont signé une pétition anti-Brexit en quelques jours. Denis MacShane estime lui aussi qu'il faut voter à nouveau sur l'avenir du pays. Les députés ont pourtant rejeté la tenue d'un nouveau référendum lors d'un dernier vote.

>> Lire aussi : Trois millions de signatures en deux jours pour une pétition anti-Brexit

De son côté, Theresa May veut absolument éviter une sortie de l'UE sans accord. L'ancien ministre de Tony Blair remet en question l'attitude de la Première ministre conservatrice.  "C’est David Cameron qui lui a légué ce cauchemar mais elle a très mal géré cette affaire depuis le début, estime-t-il. Elle aurait dû s'adresser à toute la population en juillet 2016 déjà."

Aujourd'hui, le pronostic de Denis MacShane va au compromis. "Quitter l’Europe politiquement, ne plus être membre du traité mais y rester lié économiquement, comme la Norvège ou la Suisse." Quelle que soit l’issue du dossier, le Brexit a pour lui profondément marqué le Royaume-Uni et sa trace se fera sentir sur le pays encore longtemps.

Propos recueillis par Jennifer Covo/Céline Brichet

Philippe Marlière, professeur de sciences politiques au University College de Londres. [UCL European Institute]UCL European Institute
Vers une démission de Theresa May: interview de Philippe Marlière / Forum / 7 min. / le 24 mars 2019
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