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Rapport Mueller, deux ans d'enquête et Donald Trump qui jubile

Le rapport du procureur Mueller conclut que qu'il n'y a pas eu de collusion entre Donald Trump et la Russie
Le rapport du procureur Mueller conclut que qu'il n'y a pas eu de collusion entre Donald Trump et la Russie / 19h30 / 2 min. / le 25 mars 2019
Après deux ans d'enquête, le procureur spécial Robert Mueller a conclu à l'absence d'éléments pour prouver une collusion entre le camp Trump et la Russie lors de la présidentielle américaine de 2016. Avec quelles conséquences politiques?

Pas de collusion établie mais...

L'ancien directeur du FBI Robert Mueller, nommé procureur spécial dans l'enquête russe, disculpe Donald Trump et son entourage de collusion avec Moscou. Mais il "n'exonère pas" le président américain de l'accusation d'entrave à la Justice dans cette affaire, selon un résumé du rapport Mueller publié dimanche. D'où les doutes de ses adversaires, qui voudraient en savoir plus.

>> Lire : Aucune entente prouvée entre Moscou et l'équipe de campagne de Trump

Les leaders démocrates du Congrès ont en effet exigé dès dimanche soir la publication du rapport "complet", estimant que le ministre de la Justice n'était "pas un observateur neutre". "La lettre du ministre de la Justice (Bill) Barr pose autant de questions qu'elle apporte de réponses", ont écrit la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, et le chef de file de la minorité au Sénat, Chuck Schumer.

"Loin de la 'disculpation complète' revendiquée par le président, le rapport Mueller n'innocente clairement pas le président", ont de leur côté réagi les démocrates Jerrold Nadler, Adam Schiff et Elijah Cummings, qui dirigent trois puissantes commissions parlementaires du Congrès.

... des mensonges en série

Depuis le début de l'enquête, 34 personnes ont été inculpées: 26 citoyens russes et six membres de l'entourage proche de Donald Trump. Ces derniers sont pour la plupart inculpés pour des délits annexes.

Leurs mensonges ont néanmoins entretenu le suspense sur l'implication du président américain. Ses efforts pour interférer dans l'enquête étaient-ils un simple réflexe de défense ou voulait-il cacher son implication? Le procureur spécial Mueller ne répond pas à cette question, martelait lundi le clan démocrate.

Donald Trump s'auto-proclame "totalement exonéré"

Mais après avoir dénoncé "une chasse aux sorcières" pendant des mois, s'estimant victime d'un complot, Donald Trump a eu beau jeu de s'auto-proclamer "totalement exonéré" de toutes les accusations dès son premier tweet victorieux, ignorant délibérément les questions de ses opposants.

"Honnêtement, c'est une honte que votre président ait eu à subir cela", a-t-il ensuite déclaré, dénonçant une "entreprise de démolition illégale qui a échoué".

Ce faisant, le président américain encourage la thèse, portée par plusieurs médias conservateurs, selon laquelle la presse américaine a vécu ces deux dernières années dans une espère d'illusion collective nourrie par la haine de Donald Trump. La chaîne de télévision Fox News évoque elle une victoire sur "la fabrique à fake news démocrate".

Même si plusieurs fronts judiciaires restent ouverts contre Donald Trump, l'ombre que faisait planer le rapport Mueller sur un éventuel second mandat du président républicain a commencé à se dissiper sur la Maison Blanche telle une bouffée d'oxgène pour se projeter vers l'élection de 2020 après 675 jours d'enquête qui ont tenu le pays en haleine.

>> Les explications de Philippe Revaz dans le 19h30 :

Rapport du procureur Mueller : les explications de Philippe Revaz
Rapport du procureur Mueller : les explications de Philippe Revaz / 19h30 / 1 min. / le 25 mars 2019

Juliette Galeazzi, avec afp et Philippe Revaz, aux Etats-Unis

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Le Kremlin réfute de nouveau toute ingérence aux Etats-Unis

Le Kremlin a de nouveau réfuté lundi toute ingérence dans la présidentielle américaine de 2016 en réaction au rapport du procureur spécial Robert Mueller, qui a conclu à une volonté de Moscou d'influencer le vote mais pas à une entente entre Donald Trump et la Russie.

"Nous n'avons pas vu le rapport lui-même" du procureur Mueller et "nous ne sommes donc pas en mesure de commenter quoi que ce soit en détail", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

"Mais notre position de principe (...) est connue : notre pays ne s'est jamais ingéré dans les affaires intérieures des autres pays, y compris des Etats-Unis", a-t-il souligné, dénonçant des accusations "sans fondement".