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Les femmes sont toujours sous-représentées

Journée de la Femme: les manifestations se sont fait rares; exemple à Genève où seule la gratuité des centres sportifs était proposée aux femmes
Journée de la Femme: les manifestations se sont fait rares; exemple à Genève où seule la gratuité des centres sportifs était proposée aux femmes - dimanche 8 mars, 19:30 Le journal / 19h30 / 1 min. / le 8 mars 2009
Les femmes n'ont toujours pas la place qu'elles devraient avoir en Europe dans la prise de décision publique, selon un rapport publié jeudi à Strasbourg par le Conseil de l'Europe. L'organisation dénonce une situation «injuste» et «préjudiciable».

«L'Europe ne peut pas jouer et gagner si la moitié de l'équipe
est mise sur la touche», a déclaré le secrétaire général de
l'organisation Terry Davis en commentant un épais rapport sur la
place des femmes dans les gouvernements, les parlements, la justice
ou la diplomatie de 42 pays européens.

Publié à quelques jours de la Journée internationale de la
femme, le 8 mars, le rapport distribue quelques bons points: deux
femmes ont été élues chefs d'Etat en Finlande et en Irlande depuis
la dernière enquête en 2005, et deux autres chefs de gouvernement
en Allemagne et en Ukraine.

Les bons...

En Finlande et en Espagne, la participation des femmes aux
gouvernements dépasse 50%. Les talonnent l'Autriche (46,2%), la
Suède et la Norvège (45%), la France (43,8%), la Suisse (42,9%) et
la Belgique (40%).



Mais cinq pays n'ont aucune femme au gouvernement: Azerbaïdjan,
Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Roumanie et Monaco. «Bien qu'il y
ait eu quelque progrès, la situation reste injuste et préjudiciable
au développement politique, social et économique», selon Terry
Davis. «Il en va aussi des droits de l'Homme et de la démocratie»,
selon le numéro un de l'organisation paneuropéenne.



Il recommande de longue date un seuil minimum de 40% de femmes
dans les instances de décision. Or le pourcentage moyen de femmes
ministres - pourtant en hausse de 8% - n'est que de 28,6% et celui
des femmes parlementaires de 21,7%. Seuls trois Etats membres ont
atteint le seuil minimum recommandé dans les parlements nationaux:
la Suède (46%), la Finlande (41,5%) et les Pays-Bas (41,3%).

...et les mauvais élèves

La France est en dessous de la moyenne, avec 18,5% de députées,
et la Géorgie est dernière de la classe, avec 5% de femmes au
Parlement (7 sur 138 députés), précédée par l'Arménie, l'Ukraine et
Malte avec 8,4% de députées.



La parité est encore moins de mise dans les municipalités, puisque
seulement 10,2% des maires sont des femmes dans les pays qui ont
communiqué leurs statistiques. La Russie est en tête (29,5%),
talonnée par les pays d'Europe du Nord.



La France est légèrement au-dessus de la moyenne (13,8%) et les
femmes maires sont très minoritaires dans d'anciens pays de l'Est,
à l'exception de la Serbie (26%). La Turquie est lanterne rouge
avec 18 maires de sexe féminin seulement pour 3200 hommes.

Pire encore dans la diplomatie

Le monde de la diplomatie reste en revanche une chasse gardée
masculine avec une femme ambassadrice plénipotentiaire ou
extraordinaire en Russie pour 138 hommes, comme en Arménie mais
aussi en Irlande ou à Monaco. L'Allemagne n'a que 10 ambassadrices
(6,4%) pour 146 ambassadeurs et la Grèce n'en a aucune. La Serbie
est la bonne élève avec 39% d'ambassadrices devant la Suède (29%)
et la Finlande (25,7%).



ats/sbo

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Deux femmes à la Maison Blanche

Si une figure surgit pour symboliser la journée de la femme aux Etats-Unis cette année, c'est celle de Michelle Obama, la première First Lady noire, entrée à la Maison Blanche avec l'élection de son mari à la présidence des Etats-Unis.

Beaucoup d'Américaines, noires comme blanches, se retrouvent chez cette femme de 45 ans, mère de deux fillettes et grande professionnelle qui a mis fin à sa carrière pour soutenir celle de son mari, au tempérament jeune, dynamique, direct et à l'allure élégante.

Issue d'un milieu modeste de Chicago, Michelle Obama s'est élevée par l'instruction, à Princeton et Harvard, avant de devenir avocate, puis vice-présidente d'un grand hôpital. Elle gagnait mieux sa vie que son mari, sénateur, lorsque le couple s'est lancé dans la campagne présidentielle.

Depuis son entrée à la Maison Blanche, Michelle Obama jouit d'une solide popularité, supérieure à celles qui l'ont précédée avec 49% d'opinions favorables (dont 56% chez les femmes), et seulement 5% d'avis défavorables, selon un récent sondage New York Times/CBS. Hillary Clinton avait commencé son séjour à la Maison Blanche avec 44% d'opinions favorables, Laura Bush 30% et Nancy Reagan 28%.

Michelle Obama est la deuxième Première Dame seulement à avoir "fait" la couverture du Vogue américain.

"Les femmes ont besoin d'une voix à la Maison Blanche maintenant plus que jamais", avait déclaré Michelle Obama lors de la campagne. Mais sa marge de manoeuvre est étroite, lorsqu'on se souvient du cuisant échec de l'épouse de Bill Clinton qui, en 1993, avait voulu tenir un rôle politique et réformer l'assurance maladie.

Aujourd'hui secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a déclaré vendredi dans Le Figaro vouloir être un "défenseur audible" de la condition féminine, estimant que "promouvoir les femmes est un investissement à haut rendement".

"Davantage de femmes dirigent des gouvernements, des entreprises et des organisations non gouvernementales que sous les générations précédentes", a-t-elle souligné avant la Journée internationale de la femme.

"Mais cette bonne nouvelle a son revers. Les femmes constituent toujours la majorité des pauvres, des mal nourris et des non scolarisés dans le monde", ajoute-t-elle. "Les crimes d'honneur, mutilations, amputations sexuelles et autres pratiques violentes et dégradantes visant les femmes sont toujours tolérés dans de trop nombreuses régions aujourd'hui", dénonce-t-elle.

Prix du "macho de l'année" en France

La Journée internationale de la femme est l'occasion pour diverses organisations de faire le point sur la condition féminine et de dénoncer les inégalités.

En France, pour la première fois, le mouvement "Chiennes de garde" a décerné vendredi le prix du "macho de l'année".

Le "lauréat" est l'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois. Il avait affirmé le 6 novembre 2008 à l'antenne de Radio Notre-Dame à propos du rôle des femmes dans l'Eglise catholique: "Le plus difficile est d'avoir des femmes qui soient formées. Le tout n'est pas d'avoir une jupe, c'est d'avoir quelque chose dans la tête."