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Attaque contre l'armée en Irlande du Nord

L'attentat contre la base britannique revendiquée par l'IRA-véritable.
L'attentat contre la base britannique revendiquée par l'IRA-véritable.
Deux soldats ont été tués dans une attaque à l'arme à feu contre une base de l'armée britannique en Irlande du Nord. Une action qui fait craindre un retour aux violences d'avant 1998.

L'attaque a eu lieu vers 21H40 GMT (même heure locale) à
l'état-major du génie à Masserene, dans le comté d'Antrim, au
nord-ouest de Belfast. Les assaillants ont suivi un livreur de
pizzas et ont profité de la livraison pour ouvrir le feu à l'arme
automatique sur des soldats et des personnels civils de l'armée
britannique venus au portail pour récupérer les pizzas.



Le ministère britannique de la Défense a confirmé le décès de deux
soldats. La police nord-irlandaise (PSNI) a précisé que quatre
autres personnes --deux militaires et deux livreurs de pizzas-
avaient été blessées, l'une d'entre elles étant dans un état
critique.

Blessés achevés

La PSNI a confirmé que les assaillants étaient au nombre de
trois, deux tireurs et un complice au volant d'une voiture à bord
de laquelle ils ont pris la fuite.



Armés de mitraillettes, ils ont ouvert le feu depuis leur voiture,
alors que les livreurs venaient d'arriver à la base. Sans
hésitation, ils se sont ensuite approchés pour tirer à nouveau sur
les blessés à terre, selon le commissaire Derek Williamson, qui a
parlé de "meurtre de masse". Les deux soldats tués étaient âgés
d'une vingtaine d'années et s'apprêtaient à être envoyés en
Afghanistan.

Revendication de l'IRA-véritable

L'IRA-véritable, branche dissidente de l'Armée républicaine
irlandaise (IRA), a revendiqué dimanche auprès d'un journal de
Dublin l'attaque contre la caserne, ont rapporté les médias
britanniques.



Le quotidien irlandais "The Sunday Tribune" a reçu un appel avec
le mot de code authentifiant la revendication de cette attaque par
la brigade South Antrim de l'IRA-véritable, ont annoncé la BBC et
Sky News. Le journal n'était pas immédiatement joignable pour
confirmer cette information.



Depuis l'attaque samedi soir, les différents groupes républicains
dissidents, opposés au processus de paix et à l'origine d'une
recrudescence de la violence dans la province ces derniers mois,
étaient pointés du doigt.



L'IRA-véritable, né en octobre 1997 d'une scission avec l'Armée
républicaine irlandaise (IRA), est le plus important de ces
groupes. Il s'est fait connaître en commettant le 15 août 1998
l'attentat d'Omagh, le plus sanglant en trente ans de conflit avec
29 morts. L'IRA, la principale milice catholique d'Irlande du Nord,
a renoncé à la violence et démantelé son arsenal en 2005.



ats/ap/cab/lan

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Un long passé de violences

L'Ulster a connu 30 ans de violences, connues sous le nom de "Troubles", et qui ont fait 3500 morts environ de 1969 à 1998.

Ces violences ont pris fin avec les accords de paix de 1998, dits du Vendredi saint.

En 2007, une étape historique avait été franchie en Irlande du Nord avec l'installation d'un nouveau gouvernement partagé entre les ennemis d'hier, le protestant Ian Paisley et le catholique Martin McGuinness.

Toutefois, au cours de ces derniers 18 mois, on avait noté dans la province un regain de violence, émanant de paramilitaires républicains, opposés au processus de paix. Plus d'une dizaine de tentatives de meurtres avaient été enregistrées contre des officiers de police.

Au début du mois de mars, le chef de la police en Irlande du Nord, Hugh Orde, avait mis en garde contre la menace grandissante d'attaques de dissidents contre des officiers de police.