Cet amendement modifie l'agenda parlementaire pour donner aux élus de Westminster le temps d'organiser des votes indicatifs sur les différentes options offertes par le Brexit.
Les députés de la Chambre des communes vont désormais voter mercredi sur une série d'options sur le divorce entre Londres et Bruxelles, pour dire s'ils sont d'accord sur des liens plus étroits avec les Européens et ensuite tenter d'inciter le gouvernement à aller dans cette voie.
Plusieurs scénarios
Si les élus ne parviennent pas à s’entendre, Theresa May aurait une nouvelle opportunité pour soumettre son accord.
Autre scénario: si les députés trouvent une solution, mais que celle-ci ne convient pas au gouvernement, on pourrait alors assister à un bras de fer. C'est une situation incertaine, mais les députés devront agir vite, car la nouvelle date butoir du Brexit a été fixé au 12 avril par l’Union européenne.
Près de trois ans après le référendum britannique sur l'UE, et quatre jours avant la date initialement prévue pour le Brexit, les modalités de la sortie du Royaume-Uni apparaissent toujours incertaines.
Perte d'autorité
Le vote de lundi soir témoigne à quel point Theresa May a perdu de son autorité politique, bien qu'elle ait affirmé que son gouvernement ne se sentirait pas lié par les résultats des votes indicatifs qui auront lieu mercredi.
"Aucun gouvernement ne peut signer un chèque en blanc en s'engageant sur une solution sans savoir ce qu'elle est", avait-elle dit avant le vote. "Aussi je ne peux engager le gouvernement à mettre en oeuvre le résultat d'un quelconque vote de cette chambre", avait ajouté la Première ministre.
>>Lire: Theresa May renonce temporairement à un troisième vote sur le Brexit
Cependant, si les députés parviennent à trouver un consensus, la pression sur Theresa May sera accrue, d'autant que la Première ministre avait accusé le Parlement d'être responsable de l'impasse et de n'avoir aucune autre solution viable que l'accord de sortie qu'elle a négocié avec l'UE.
reuters/pym
"Humiliation nationale"
Cette "prise de contrôle" du processus du Brexit par les députés, la semaine où le Royaume-Uni était censé quitter l'UE, constitue une énième humiliation pour Theresa May, plus affaiblie que jamais, titraient les médias britanniques mardi.
"C'est une humiliation nationale", estimait aussi l'ancien vice-Premier ministre conservateur Michael Heseltine, dans le quotidien The Guardian. Selon lui, "la Première ministre n'a aucun contrôle des événements".