Le président français Emmanuel Macron a demandé mardi à la Chine de "respecter l'unité de l'Union européenne" mise à mal par la politique d'investissements tous azimuts de Pékin, au côté du président chinois qui a pour sa part assuré vouloir "avancer ensemble" avec l'UE.
"La coopération rapporte plus que la confrontation, et nous avons plus à gagner à l'ouverture qu'à la fermeture", a plaidé Emmanuel Macron, à l'issue d'une rencontre avec le président Xi Jinping, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.
Des routes de la soie qui inquiètent
Cette rencontre a permis aux Européens d'afficher leur unité, alors qu'ils sont parfois divisés sur l'attitude à adopter avec Pékin. Si certains pays européens, dans les Balkans notamment, ont accepté de bonne grâce les investissements chinois, dans le cadre de son vaste programme d'infrastructures des nouvelles routes de la soie, de nombreux autres s'inquiètent des acquisitions de la Chine sur le Vieux Continent et reprochent à Pékin de ne pas garantir un traitement équitable aux investissements étrangers sur son sol.
"Nous avons des divergences (...) Nul d'entre nous n'est naïf", a souligné le président français. "Mais nous respectons la Chine (...) et nous attendons naturellement de nos grands partenaires qu'ils respectent eux aussi l'unité de l'Union européenne comme les valeurs qu'elle porte", a-t-il ajouté, en appelant à bâtir "de nouveaux liens d'équilibre".
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L'Europe et la Chine "avancent ensemble"
Les nouvelles routes de la soie sont "un projet très important" et "nous, Européens, nous voulons jouer un rôle" mais "cela doit conduire à de la réciprocité et nous avons un peu de mal à la trouver", a renchéri la chancelière allemande Angela Merkel.
Un point de vue appuyé par Jean-Claude Juncker: "Je voudrais (...) que les entreprises européennes trouvent le même degré d'ouverture que les entreprises chinoises en Europe. Totale", a-t-il insisté.
L'Europe et la Chine "avancent ensemble" même si elles sont en parfois en "compétition", a répondu le président chinois en appelant à ce que la relation entre ces deux géants économiques mondiaux ne soit pas empreinte de "méfiance". "Certes il y a des points de désaccord, de la compétition mais c'est de la compétition positive (..) Nous sommes en train d'avancer ensemble. Il ne faut pas que la méfiance fasse qu'on ne cesse de regarder constamment en arrière", a de son côté jugé Xi Jinping.
afp/boi