"Les partis qui sont du côté de la démocratie sont ceux qui ont reçu le plus de signes de confiance du peuple", a déclaré Sudarat Keyuraphan, candidate au poste de Premier ministre du plus grand parti d'opposition, le Pheu Thai, lors d'une conférence de presse conjointe à Bangkok.
"Nous sommes prêts à travailler avec les partis politiques ici présents aujourd'hui pour empêcher la junte de conserver le pouvoir", a ajouté le jeune milliardaire Thanathorn Juangroongruangkit, fondateur du parti "Future forward", surprise de ce scrutin.
Opposition et parti pro-junte revendiquent le droit de former un gouvernement. Ce qui laisse augurer de journées, voire de semaines, de négociations houleuses avec d'autres petits partis pour réunir une majorité suffisante à la chambre basse.
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Le Sénat, soutien biaisé de la junte
Les militaires devraient cependant conserver le pouvoir car, depuis leur coup d'Etat en 2014, ils se sont assurés le soutien du Sénat, dont ils nomment les 250 membres, ce qui biaise l'équilibre du parlement (chambre haute et basse élisant le Premier ministre) en leur faveur.
Et le Pheu Thai a raflé pour le moment le plus de sièges à la Chambre des représentants, avec 137 députés élus, alors que le Palang Pracharat n'en a gagné que 97. Au total, 150 sièges restent encore à pouvoir dans cette chambre et les résultats définitifs seront publiés d'ici le 9 mai.
Même avec son alliance avec six plus petits partis, au premier rang desquels Future Forward, le Pheu Thai ne table pour l'heure que sur un total de 255 sièges. Or, pour réunir une majorité parlementaire, il lui faudrait 376 sièges.
Le parti de la junte en revanche n'a besoin que de 126 sièges à la chambre basse pour atteindre cette majorité, sachant qu'il peut compter sur 250 sénateurs nommés par ses soins. "Nous nous attendons à avoir une majorité à la chambre basse, mais nous devons attendre les résultats officiels", soit le 9 mai, a réagi Buddhipongse Punnakanta, du parti pro-junte, interrogé mercredi par l'AFP.
ats/ebz