Alors que ce pays aux réserves pétrolières les plus importantes de la planète se remettait à peine de la première mégapanne du 7 au 14 mars, il est à nouveau à l'arrêt depuis lundi après-midi.
Parallèlement, la tension continuait de monter à cause de la récente arrivée de soldats russes à Caracas.
Des versions qui s'affrontent
Le président Maduro a dénoncé sur Twitter un "incendie de grande envergure" visant la centrale de Guri, dans le sud du pays, qui fournit environ 80% de l'électricité du Venezuela, un pays de 30 millions d'habitants, et provoqué selon lui par des "terroristes" afin de "déstabiliser" son gouvernement.
Pour appuyer ces déclarations, le ministre de la Communication a diffusé sur le réseau social des photos et des vidéos d'installations électriques en proie aux flammes.
Une version officielle rejetée devant le Parlement par le chef de file de l'opposition Juan Guaido, reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis. "Il n'y a aucune explication sensée, crédible (...), ce n'est plus une cyberattaque ou une impulsion électromagnétique, à présent c'est un sabotage, alors que l'armée garde chacune des installations électriques", a affirmé Juan Guaido à la tribune de l'Assemblée nationale.
Shutdown à Caracas et dans plusieurs villes
A Caracas et dans de nombreuses villes du pays, les rues sont en grande partie vides et les magasins fermés. Dans la capitale, de très rares bus circulent et les stations de métro sont fermées.
La panne a débuté lundi à 13h20 à Caracas, une mégalopole de cinq millions d'habitants soudainement privés d'eau, de transports publics, de téléphone, d'internet et de terminaux bancaires, vitaux dans un pays où l'argent liquide est rare en raison de l'hyperinflation.
Elle touchait mardi 21 des 23 Etats du pays, selon des utilisateurs des réseaux sociaux faisant état de la situation chez eux. Le gouvernement ne communique pas sur l'ampleur de la panne.
afp/ther
Des troupes russes qui font polémique
Outre le manque d'électricité, la présence de troupes russes sur le sol vénézuélien provoque de nombreuses réactions, dont celle de Juan Guaido qui a estimé mardi qu'elle violait la Constitution.
Deux avions russes transportant une centaine de militaires et 35 tonnes de matériel, "dans le cadre de la coopération technique et militaire" avec le Venezuela, sont arrivés à Caracas, selon l'agence russe Sputnik. Cela a donné lieu à une passe d'armes lundi entre Washington et Moscou.
Le groupe de Lima, composé de 13 pays latino-américains et du Canada, a fait part de sa "préoccupation" concernant la présence de troupes russes et a "condamné toute provocation".