Une agence de recherche militaire indienne, la DRDO, a procédé mercredi à la destruction d'un satellite indien en orbite terrestre basse par un missile lancé depuis une île au large de l'État d'Odisha (est), devenant le quatrième pays au monde à parvenir à cette prouesse technologique. Cette "mission Shakti" ("Force" en hindi) a duré trois minutes.
"Il y a peu, nos scientifiques ont abattu un satellite en orbite basse à une distance de 300 kilomètres", a déclaré Narendra Modi lors d'une allocution télévisée à la nation, qui intervient à deux semaines du début des élections législatives dans le géant d'Asie du Sud.
"C'est un moment de fierté pour l'Inde", a-t-il lancé, estimant que son pays de 1,25 milliard d'habitants rejoignait ainsi les "superpuissances de l'espace". Seuls les États-Unis, la Russie et la Chine ont déjà fait la démonstration d'une technologie similaire.
Une militarisation de l'espace qui inquiète
La militarisation de l'espace est un sujet d'inquiétude dans un monde moderne où les satellites sont vitaux aux télécommunications, servent à suivre les événements météorologiques ou à des fins de renseignement militaire.
"L'Inde n'a aucune intention de se lancer dans une course aux armements dans l'espace", a assuré New Delhi. "Nous avons toujours soutenu que l'espace doit être utilisé uniquement à des fins pacifiques."
Ce test ne devrait cependant pas passer inaperçu des grands rivaux de l'Inde dans la région, le frère ennemi pakistanais - avec lequel les tensions sont très vives ces dernières semaines - et le géant chinois, selon les experts.
Des élections au mois d'avril
L'annonce du gouvernement indien survient alors que Narendra Modi espère remporter les élections qui débuteront le 11 avril et pour lesquelles 900 millions d'électeurs sont appelés aux urnes. Les résultats seront annoncés le 23 mai.
Si le monde politique indien a salué cette avancée technologique et félicité les agences gouvernementales derrière le projet, les adversaires de Modi l'ont accusé de s'en servir comme propagande électorale à quelques jours du vote et se sont interrogés sur son timing.
afp/ther