C'est la deuxième fois en quelques mois qu'un jury populaire de San Francisco conclut que le Roundup a causé un cancer et que Monsanto est coupable de n'avoir rien fait pour prévenir des dangers possibles de son produit au glyphosate.
Bayer s'est d'ailleurs dit "déçu par la décision du jury" dans un communiqué, mais estime qu'elle "ne change rien au poids de 40 ans de science et de conclusions d'agences de régulation dans le monde entier qui soutiennent que notre désherbant au glyphosate est sûr et qu'il n'est pas cancérigène".
Le groupe a annoncé qu'il allait faire appel de ce jugement.
Vingt-cinq ans d'utilisation du Roundup
Edwin Hardeman, 70 ans, avait été diagnostiqué d'un lymphome non-hodgkinien en 2015 avant d'attaquer la firme l'année suivante, estimant que sa maladie était due au Roundup dont il s'est servi pendant plus de 25 ans pour désherber sa propriété en Californie.
La semaine dernière, les jurés avaient déjà estimé que le Roundup était un "facteur substantiel" dans le cancer d'Edwin Hardeman.
Mercredi, ils ont conclu que Monsanto avait également mis sur le marché un produit ayant un "défaut de conception", que les bidons de Roundup auraient dû mentionner des "avertissements" sur les risques potentiels et que Monsanto avait été "négligent" en ne prévenant pas les usagers de risques de cancer.
Dommages "punitifs"
Estimant que la direction de Monsanto avait agi "avec malveillance" et avait sciemment négligé la sécurité, le jury a attribué 75 millions de dollars au plaignant en dommages "punitifs", selon le terme juridique américain.
A cette somme s'ajoutent notamment les dommages destinés à compenser les dépenses de santé et les pertes économiques passées et à venir du plaignant ainsi que sa souffrance morale. Au total, ce sont 80,3 millions de dollars que doit débourser Monsanto.
afp/pym