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Un million de manifestants à Alger pour le départ d'Abdelaziz Bouteflika

Nouveau vendredi de mobilisation en Algérie pour obtenir le départ d'Abdelaziz Bouteflika
Nouveau vendredi de mobilisation en Algérie pour obtenir le départ d'Abdelaziz Bouteflika / 19h30 / 1 min. / le 29 mars 2019
Un million de personnes se sont rassemblées dans le centre d'Alger pour le sixième vendredi consécutif. Les manifestants réclament le départ du président Abdelaziz Bouteflika ainsi qu'une refonte totale du système politique.

Il s'agit de la plus grande manifestation dans la capitale algérienne depuis le début de la contestation il y a six semaines.

"La pression de la rue se poursuit tant que le système se maintient", a déclaré Mohammed Djemaï, un étudiant de 25 ans, alors que des centaines de policiers surveillaient la manifestation et que le centre-ville était survolé par des hélicoptères.

Les forces de l'ordre ont utilisé des canons à eau, des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes pour tenter de disperser la foule.

La télévision publique a montré des images d'autres rassemblements dans plusieurs villes du pays.

Très forte mobilisation

La mobilisation apparaissait déjà très forte, peu de temps après le démarrage du cortège en début d'après-midi, semblant indiquer que l'offre du chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, n'a pas calmé la contestation.

"Bouteflika tu partiras, emmène Gaïd Salah avec toi", scandent les manifestants, ou "FLN dégage", en référence au Front de libération nationale, parti au pouvoir du président Bouteflika.

La proposition du général Salah

Le cortège, où dominent comme chaque vendredi les couleurs du drapeau national – vert et blanc, frappé de l'étoile et du croissant rouges – reprend également en chœur le refrain de la chanson "La liberté", du rappeur algérien Soolking, dédiée au mouvement populaire, ou l'hymne national.

Mardi, le général Gaïd Salah, personnage-clé du pouvoir – chef d'état-major de l'armée depuis 15 ans et jusque-là soutien indéfectible du président – a proposé la mise en oeuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter le chef de l'Etat du pouvoir, dernière tentative en date du régime d'apaiser la contestation qui refuse de faiblir.

>> Lire : L'armée lâche le président Bouteflika: fausse victoire pour les Algériens?

L'essentiel de ceux qui étaient jusqu'ici les plus zélés prosélytes d'Abdelaziz Bouteflika ont rallié la proposition de l'armée, et le président, âgé de 82 ans et au pouvoir depuis 20 ans, apparaît vendredi très isolé, même s'il est toujours en fonction.

Vers un nouveau régime?

Une femme proteste pour le départ du président Bouteflika. Alger, le 29 mars 2019. [Reuters - Ramzi Boudina]
Une femme proteste pour le départ du président Bouteflika. Alger, le 29 mars 2019. [Reuters - Ramzi Boudina]

Les manifestants souhaitent quoi qu'il en soit le départ de l'ensemble du régime et pas seulement celui du chef de l'Etat.

Plusieurs soutiens de la contestation, comme l'avocat Mustapha Bouchachi ou la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), s'opposent déjà à la mise en oeuvre, proposée par l'armée, de l'article 102 de la Constitution, permettant la mise à l'écart du chef de l'Etat, au profit du lancement d'un processus de transition vers un nouveau régime.

L'article 102 de la Constitution dispose que le président peut être déclaré en "état d'empêchement" en cas de maladie grave et durable qui le place dans l'impossibilité d'exercer ses fonctions.

Si Abdelaziz Bouteflika est reconnu inapte par le Conseil constitutionnel à exercer ses fonctions, ce qui doit être ratifié par une majorité des deux tiers dans les deux chambres du Parlement, il sera remplacé pendant une période d'au moins 45 jours par le président du Conseil de la nation, la chambre haute du Parlement algérien, Abdelkader Bensalah, 76 ans.

sjaq et les agences

>> Ecouter le sujet de Forum sur la journée de vendredi :

Un million de manifestants à Alger pour le départ d'Abdelaziz Bouteflika. [Keystone/EPA - Mohammed Messara]Keystone/EPA - Mohammed Messara
Un million de manifestants se sont rassemblés à Alger pour réclamer le départ d'Abdelaziz Bouteflika / Forum / 3 min. / le 29 mars 2019
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