Destiné à mettre en oeuvre en douceur un Brexit décidé par référendum en juin 2016, le Traité a été rejeté par 344 voix contre 286, dans le droit-fil d'une séquence législative chaotique. Celle-ci a vu la Chambre des Communes le retoquer le 15 janvier puis le 12 mars.
Ce vote est un cinglant désaveu pour la Première ministre conservatrice, qui a âprement négocié ce texte de près de 600 pages pendant de longs mois avec Bruxelles. Il pose la question de sa survie à la tête de l'exécutif.
Sommet européen le 10 avril
"Les implications de la décision de la Chambre des Communes sont graves", a reconnu Theresa May, en soulignant que l'option "par défaut" était désormais un Brexit sans accord le 12 avril, synonyme de retour des formalités douanières et redouté par les milieux économiques. A moins qu'elle ne se résigne à demander un nouveau report, de plus longue durée, mais qui l'obligerait à organiser des élections européennes fin mai.
Le scénario d'un "no deal" est désormais "probable", a estimé une porte-parole de la Commission européenne. Elle a appelé le Royaume-Uni à "indiquer la voie à suivre avant" le 12 avril pour l'éviter. Le président du Conseil européen Donald Tusk a lui annoncé la convocation d'un sommet européen spécial le 10 avril.
L'adoption de l'accord était censée permettre au Royaume-Uni de quitter le giron de l'UE le 22 mai, avec une période de transition jusqu'à fin 2020, afin d'éviter la rupture trop brutale de liens tissés pendant 46 ans. Elle aurait offert aux Britanniques une sortie de crise après des mois d'incertitude et de disputes sur la forme du Brexit.
ats/gma
Jeremy Corbyn demande la démission immédiate de Theresa May
Jeremy Corbyn, chef de file du Labour (opposition britannique), a estimé vendredi après le troisième rejet de l'accord de Brexit par les députés que Theresa May devrait démissionner tout de suite. Il a également réclamé la tenue d'élections législatives pour permettre aux Britanniques de décider de leur avenir.