Les Gazaouis étaient appelés à se rassembler en masse non loin de l'hermétique barrière frontalière lourdement gardée par les soldats israéliens, pour marquer le premier anniversaire d'une mobilisation appelée les "grandes marches du retour".
Depuis un an, la frontière est sous une pression constante et des Palestiniens défilent chaque semaine pour réclamer la levée du strict blocus qu'Israël impose depuis plus de dix ans à Gaza et pour le droit de revenir sur les terres qu'eux-mêmes ou leurs parents ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Mais souvent ces rassemblements se terminent dans la violence et le bilan humain est lourd: 250 Palestiniens tués et 6000 blessés. Deux soldats israéliens ont aussi été tués.
Des violences
Des milliers d'habitants de l'enclave coincée entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée ont pris la direction de la frontière sous les drapeaux palestiniens. A Malaka, à l'est de la ville de Gaza, la plupart des manifestants se sont tenus à distance de la barrière pour rester hors de portée des tireurs d'élite israéliens.
Mais des poignées de Palestiniens se sont approchés à quelques dizaines de mètres, ont incendié des pneus pour obscurcir la visibilité des tireurs et ont lancé des pierres vers les soldats avant de se replier en courant. L'armée a riposté en lançant des gaz lacrymogènes et en ouvrant le feu. Le ministère palestinien de la Santé a fait savoir que trois Palestiniens de 17 ans avaient été tués et une centaine d'autres blessés, dont une vingtaine par balles.
Plus tôt dans la journée, un autre Palestinien âgé de 20 ans avait perdu la vie suite à des tirs israéliens alors qu'il prenait part à une pré-manifestation à cent mètres de la barrière.
Le Hamas et Netanyahu sous pression
Les appels se sont succédé pour une protestation non-violente, car le spectre d'une nouvelle guerre a resurgi ces dernières semaines entre Israël et le Hamas.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a déployé des milliers de soldats à la frontière, a prévenu que son pays était prêt à mener une opération "d'envergure" si nécessaire. Mais il a aussi laissé entendre qu'il comptait laisser sa chance à une médiation égyptienne.
Tant le Hamas et Benjamin Netanyahu sont sous pression à l'heure actuelle. Le premier a fait face récemment à des manifestations contre le profond marasme économique, qu'il a sévèrement réprimées. Le second est confronté à une forte concurrence avant d'importantes élections en Israël et il est accusé par ses adversaires de faiblesse face au Hamas.
afp/boi