La Commission électorale thaïlandaise a fini par annoncer jeudi les résultats complets après dépouillement de 100% des bulletins de vote. Mais ceux-ci sont encore provisoires et il faudra attendre le 9 mai pour qu’ils soient validés.
Ils donnent vainqueur le parti conservateur Palang Pracharat, proche de la junte, au pouvoir depuis 2014. Mais la formation du Premier ministre Prayut Chan-o-cha devance de peu le principal parti d'opposition Pheu Thai de l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra.
Soupçons de fraude électorale
L'opposition thaïlandaise a déposé vendredi des plaintes pour achats de vote par le parti au pouvoir et pour des erreurs de décompte par la commission électorale, très critiquée pour ses atermoiements à publier des résultats complets. Plus de 2 millions de votes ont été invalidés, nourrissant ainsi les soupçons de fraude électorale.
Ces accusations sont soutenues par le réseau Asian Network for Free Elections (ANFREL), qui a déployé 34 observateurs internationaux pendant les élections, les seuls présents dimanche dernier.
La junte militaire "très clairement" favorisée
"L'environnement dans l'ensemble était biaisé en faveur de la junte militaire et des partis qu'elle supporte", explique son coordinateur Amael Vier dimanche dans le 12h30. "On est dans un pays où la liberté de la presse n'est pas assurée, où le cadre législatif est en faveur très clairement de la junte militaire."
Amael Vier tempère les critiques, en revanche, sur le jour du scrutin. "Le processus que l'on a pu observer était en grande majorité libre", dit-il. "Il y avait certains incidents mais on ne pense pas qu'ils ont eu un impact sur le scrutin (...) En tant qu'observateurs indépendants, on a encore confiance en la majorité du processus qui s'est déroulé dimanche."
ANFREL déplore par ailleurs le travail de la commission électorale: "Le nombre d'électeurs, entre dimanche soir, lundi et vendredi, a changé. Sa crédibilité est, à mon avis, définitivement entachée."
Niki Nadas/oang