Baptisée "Révolte de l'Espagne vidée", la manifestation était convoquée par les collectifs "Teruel Existe" et "Soria Ya", issus des deux provinces les plus sinistrées: Teruel, dans l'est du pays, et Soria, au nord de Madrid. La préfecture de Madrid a dénombré 50'000 manifestants entre la place de Colon et la place de Neptuno, en plein centre de la capitale, tandis que les organisateurs revendiquent "plus de 100'000" participants.
"Nous sommes là à cause de l'oubli de notre province. La province se meurt. Avec les possibilités immenses qu'elle a, on nous laisse sans trains, sans autoroutes", déplore également Angel Fernandez, agriculteur dans la province de Soria. Dans la province de Teruel, "les succursales bancaires ont disparu. Il y a des gens qui doivent demander à leur voisin, parce qu'ils sont âgés, d'aller au chef-lieu et de retirer de l'argent pour eux", a déclaré à l'afp Josefina Soriano, retraitée et membre de Teruel Existe.
>> Ecouter le reportage de l'émission A l'abordage dans la province de Teruel:
"L'Espagne vidée veut être entendue"
"Il est temps que le regard des pouvoirs publics s'arrête sur les territoires qui perdent des habitants", ont affirmé les organisateurs dans un manifeste. "Cette Espagne, l'Espagne vidée, veut être entendue".
Ce mal attire l'attention des partis à moins d'un mois des élections législatives du 28 avril prochain, car 101 des 350 sièges à pourvoir à la chambre basse sont issus de provinces peu peuplées et souvent situées dans l'intérieur du pays. Soucieux de s'attirer ces suffrages clés, les principaux partis politiques ont tous envoyé une délégation à la marche.
afp/vic