Le général Haftar a lancé l'assaut en annonçant "l'heure a sonné" sur les réseaux sociaux. Il avance sur Tripoli sous prétexte d’éliminer "les terroristes et les mercenaires", comme il l'a fait dans l'Est de la Libye.
Ses forces se sont déjà emparées de Gharyan, ville située à quelque 100 km au sud de la capitale. Le gouvernement reconnu par l’ONU et basé à Tripoli a de son côté donné l’ordre aux milices qui le soutiennent de "faire face à toute menace".
Résultat: la communauté internationale craint un nouvel embrasement qui pourrait faire replonger la Libye dans la guerre civile.
Avant la Conférence nationale
Cette escalade est le pire des scénarios qui pouvait se produire à 10 jours de la Conférence nationale, qui doit réunir toutes les parties en Libye pour tenter de s’entendre sur l’organisation d’élections et enfin stabiliser le pays qui s’enlise depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
Selon un scénario optimiste, le général Haftar ne fait que montrer sa puissance et ses capacités de nuisance à la veille de cette Conférence.
Selon un autre scénario plus pessimiste mais très plausible, il veut s’emparer militairement du pouvoir sur l’ensemble du pays avant la Conférence et la rendre ainsi parfaitement inutile.
Maurine Mercier/lan
Réunion prévue du Conseil de sécurité
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exprimé sa "profonde inquiétude", au terme de sa visite de trois jours en Libye, qui a coïncidé avec une offensive de Khalifa Haftar.
"Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un coeur lourd", a déclaré le dirigeant de l'ONU à des journalistes à l'aéroport de Benghazi (Est), peu après sa rencontre avec le maréchal Haftar, "espérant toujours qu'il est possible d'éviter une confrontation sanglante à Tripoli et dans ses environs". Antonio Guterres avait rencontré la veille le Premier ministre Fayez al-Sarraj à Tripoli.
Face au risque d'embrasement, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence vendredi soir à la demande du Royaume-Uni, pour discuter de la Libye, après des appels internationaux à la retenue, selon des diplomates.