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Berlusconi à la tête du nouveau parti de droite

Berlusconi veut réunir plus de la moitié des Italiens avec son parti.
Berlusconi veut réunir plus de la moitié des Italiens avec son parti.
Le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a été élu dimanche à la tête du nouveau parti du Peuple de la liberté (PDL), lors du congrès fondateur de cette formation de droite. Celle-ci ambitionne de conquérir le vote d'un Italien sur deux.

"J'espère être à la hauteur, j'essaierai de ne jamais vous
décevoir (...) Aujourd'hui est né un grand parti pour guider
l'Italie dans le nouveau siècle", a déclaré le Cavaliere, 72 ans,
dans un discours prononcé après son élection par les quelque 6000
délégués réunis à Rome qui ont voté à mains levées.

Plus de la moitié des voix

Le Cavaliere a fait état d'un sondage créditant le PDL de "plus
de 44%", soulignant que l'objectif était d'atteindre 51%. Lors des
élections législatives d'avril 2008, la coalition formée par le
parti du Cavaliere, Forza Italia, et celui de Gianfranco Fini,
Alliance Nationale (AN, droite conservatrice), dont la fusion donne
naissance aujourd'hui au PDL, avait remporté 37,4% des voix.



Gianfranco Fini (57 ans), qui caresse l'ambition de succéder au
Cavaliere, n'était pas présent dimanche lors du discours de Silvio
Berlusconi, une absence d'autant plus remarquée que la presse
s'interroge sur la cohésion du futur parti. Le Cavaliere, qui
s'accommode mal du régime parlementaire, a plaidé dans un discours
de plus d'une heure en faveur d'un renforcement du pouvoir du chef
du gouvernement, estimant que ses pouvoirs actuels étaient
"inexistants".



Le congrès fondateur du PDL se déroule quinze ans après la
première victoire de la droite dirigée par Silvio Berlusconi, qui
avait fait son entrée en politique quelques mois plus tôt. Il a
lieu deux mois avant les élections européennes de juin. A cette
occasion, la droite italienne compte sur une nouvelle défaite de la
gauche, après avoir remporté haut la main les législatives d'avril
2008 qui ont vu le retour du Cavaliere au pouvoir.



agences/dk

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La gauche dénonce une autocélébration

La gauche, qui a le plus grand mal à se remettre de son échec aux législatives, a critiqué dimanche un Berlusconi "qui veut faire table rase de la Constitution pour devenir le patron de sa nouvelle entreprise, l'Italie", comme l'a déclaré l'ex-juge anticorruption Antonio Di Pietro, chef de l'Italie des valeurs (Idv).

"Beaucoup d'autocélébration, une énième auto-apothéose de Berlusconi mais rien de concret pour le pays", a aussi dénoncé un responsable du Parti démocrate, Pier Luigi Bersani.

Berlusconi s'offre un "superparti"

"Silvio Berlusconi s'est offert un superparti, un parti à son service. Pour poursuivre sans encombre son mandat de cinq ans, asseoir son autorité, devenir éventuellement président de la République", a déclaré dimanche à l'AFP le politologue Marc Lazar, spécialiste de l'Italie.

"C'est un parti qui va ratisser large, du centre aux confins de l'extrême droite, un parti attrape-tout qui va parler à un large électorat, des petits artisans aux chefs d'entreprise en passant par les couches les plus populaires et les plus apeurées par la globalisation et l'immigration", ajoute le politologue.