Le pouvoir chaviste a fait descendre des milliers de fidèles dans la rue contre "l'impérialisme". A Maracaibo (ouest), la deuxième ville du Venezuela, deux députés de l'opposition ont été brièvement arrêtés lors d'une manifestation violemment dispersée par les forces de l'ordre, selon un autre parlementaire.
"Ils pensent qu'en réprimant (...), en arrêtant deux députés, ils vont arrêter ce qui est inévitable", a réagi Juan Guaido, reconnu président par intérim par plus de cinquante pays, lors d'un discours devant des milliers de personnes dans l'est de Caracas.
Le pouvoir en place a renforcé ces derniers jours la pression sur le chef de l'opposition, le privant de son immunité parlementaire et permettant ainsi la poursuite de la procédure pénale engagée à son encontre. Il a aussi été déclaré inéligible pour 15 ans.
"Phase définitive" lancée
Samedi, Juan Guaido a annoncé avoir lancé la "phase définitive" de l'éviction du président Nicolas Maduro. "On est là et on va y rester ! Tous dans la rue, pour la phase définitive qui mettra fin à l'usurpation", a-t-il lancé à ses partisans.
"Nous lançons la montée en pression la plus grande de l'histoire", avait annoncé l'opposant de 35 ans vendredi soir. Avec cette mobilisation, il cherche à donner un nouveau souffle à ce qu'il a baptisé "l'opération liberté", à travers laquelle il entend marcher sur le palais présidentiel de Miraflores à une date encore non définie pour prendre le pouvoir.
La marche de samedi vise aussi à protester contre les coupures de courant à répétition et les problèmes d'approvisionnement d'eau. "On est en mode survie, c'est ce à quoi nous oblige cette dictature", a déclaré un jeune manifestant de 22 ans.
Appel à l'aide internationale
De son côté, le président Nicolás Maduro a profité de cette nouvelles journée de mobilisation pour demander au Mexique et à l'Uruguay de relancer la proposition de médiation, qui pourrait aider à résoudre la crise.
"Le Venezuela demande un soutien et un accompagnement pour un grand dialogue de paix", a-t-il annoncé devant la foule de ses partisans devant le palais présidentiel.
Le Mexique et l'Uruguay avaient proposé en janvier de contribuer à un dialogue entre les deux camps. Outre ces deux pays, le président socialiste a sollicité la Bolivie et les pays des Caraïbes. "Mettons toutes les cartes sur la table, que cessent les attaques terroristes et les embuscades".
Jusqu'à présent, Juan Guaido a rejeté toute discussion avec le pouvoir chaviste.
agences/sjaq/jop
Sept millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire
Selon un rapport interne de l'ONU consulté par l'AFP la semaine dernière, sept millions de personnes – près du quart de la population vénézuélienne – ont besoin d'aide humanitaire et manquent de nourriture et de soins médicaux.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunira mercredi à la demande de Washington, et en présence du vice-président américain Mike Pence, pour discuter de la crise humanitaire au Venezuela.
Vendredi, les Etats-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions contre 34 navires du groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA.