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Automobile américaine: Chrysler acculé à la faillite

Obama s'est réjoui de la levée des derniers obstacles.
Barack Obama est venu détailler l'annonce de faillite devant la presse jeudi.
Barack Obama a annoncé jeudi le dépôt de bilan du constructeur automobile Chrysler. L'entreprise va contracter une alliance avec son concurrent italien Fiat. Celle-ci doit non seulement assurer la survie de Chrysler, mais aussi faire de lui le 6e constructeur mondial.

L'opération de sauvetage de l'un des trois grands de Detroit
prévoit une prise de participation initiale de 20% et pouvant aller
jusqu'à 35% de Fiat dans Chrysler, une autre de 8% du gouvernement
américain (une intervention historique de sa part dans l'industrie
automobile), et une de 2% du gouvernement canadien, a indiqué la
Maison Blanche.

Pas de suppression d'emplois

Un nouveau fonds assurant la
couverture santé des retraités de Chrysler recevra 55%. Le
gouvernement américain se dit prêt à accorder 8 milliards de
dollars supplémentaires à la survie de Chrysler, pendant la
procédure de dépôt de bilan et après. Selon de hauts responsables
de l'administration, le plan ne devrait entraîner ni suppression
d'emplois, ni fermeture immédiate d'usines.

Quant à la procédure de dépôt de bilan, devant être introduite à
New York, elle devrait être courte, entre 30 et 60 jours, et
"chirurgicale", selon un de ces responsables s'exprimant sous
couvert de l'anonymat. Ce dépôt de bilan n'est pas "un signe de
faiblesse, mais bien plus (un) pas supplémentaire sur la voie
clairement tracée menant à la survie de Chrysler", a dit Barack
Obama.

Comme l'administration a les syndicats et les principaux
créanciers de son côté, "cette procédure sera rapide, elle sera
efficace, elle est destinée à traiter avec les quelques derniers
réfractaires (aux termes actuels d'une restructuration) et elle
sera contrôlée", a-t-il dit.



Barack Obama, confronté à la pire récession depuis les années 30,
est accusé par ses adversaires d'un interventionnisme sans
précédent dans les affaires économiques. Alors que l'Etat pourrait
entrer dans Chrysler, "je pense que notre premier rôle, en tant
qu'actionnaires, doit être de chercher à sortir de là. Vous savez,
je n'ai pas envie de diriger les compagnies automobiles", avait-il
déclaré mercredi.



ats/afp/mej

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Alliance prévue avec Fiat

Quant au partenariat avec Fiat, il a "de grandes chances de réussite", a assuré Barack Obama.

Selon un communiqué de la Maison Blanche, Fiat va offrir à Chrysler l'accès à son réseau de distribution mondial.

Le constructeur italien doit surtout permettre à Chrysler, grâce à son savoir-faire technologique, de construire dans les usines américaines de nouveaux véhicules consommant moins et répondant mieux à la demande du moment.

Crise sans précédent pour les constructeurs

Comptant 38'000 salariés aux Etats-Unis, Chrysler, victime comme le numéro américain General Motors de la crise économique, de la chute de ses ventes et de ses erreurs stratégiques, se bat depuis des mois pour sa survie.

A la suite de l'administration Bush, le gouvernement Obama a accepté de le maintenir sous perfusion et, depuis décembre, Chrysler a reçu 4 milliards de dollars. En échange du maintien de l'aide fédérale, Chrysler et GM ont été sommés de soumettre des plans de restructuration drastiques.

Obama a recalé les premières versions en mars et donné jusqu'à ce jeudi à Chrysler, et un mois de plus à GM, pour présenter des projets garantissant qu'ils reviendraient à la viabilité et n'auraient plus besoin de l'argent du contribuable.

Les syndicats, ainsi que les grandes banques, ont fait des concessions. Mais, mercredi, à la veille de l'échéance gouvernementale, d'ultimes négociations sur les dettes de Chrysler ont échoué.

Selon un haut responsable de l'administration, une partie des créanciers de Chrysler ont refusé l'offre du Trésor de recevoir 2,25 milliards de dollars en numéraire en échange de l'effacement de 6,9 milliards de dette.

Le gouvernement est alors arrivé à la conclusion que la meilleure solution pour Chrysler était de poursuivre son effort de restructuration en se plaçant sous la protection garantie par le chapitre 11 de la loi sur les faillites.