Si le mouvement de contestation envers les autorités a débuté il y a plusieurs mois, la tension enfle depuis trois jours à Khartoum et des heurts ont été constatés entre la police et les manifestants.
Les protestataires sont réunis depuis samedi et certains sont parvenus à atteindre le QG de l'armée pour la première fois. Des véhicules transportant des forces de sécurité ont installé des barricades tôt lundi et ont bloqué plusieurs rues du quartiers. Des gaz lacrymogènes ont été tirés en direction des manifestants.
L'armée, elle, n'est pas intervenue face aux rassemblements. Depuis le début de la contestation, elle ne s'est d'ailleurs pas immiscée dans la répression, mais les manifestants espèrent qu'elle "prenne position pour le peuple".
Hausse du prix du pain
Déclenchées en décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, les manifestations se sont rapidement transformées en mouvement de contestation contre le président Omar el-Béchir, à la tête d'un pays en proie à une crise économique.
Celui-ci a refusé de démissionner et fait face à son plus grand défi depuis son arrivée au pouvoir il y a près de 30 ans, estiment des experts. Après avoir tenté de réprimer la contestation par la force, il a instauré l'état d'urgence dans tout le pays le 22 février. La mobilisation avait depuis nettement baissé avant ces derniers jours.
Depuis le début du mouvement, 32 personnes ont perdu la vie, selon les autorités. Human Rights Watch a de son côté évoqué le chiffre d'au moins 51 morts.
agences/boi