Interrogé par AP jeudi, l'Elysée n'a pas voulu entrer dans le
détail, répondant seulement qu'"il faut se référer au communiqué et
seulement au communiqué" publié mercredi par le ministère français
des Affaires étrangères. Les deux pays ont décidé de reprendre les
contacts au plus haut niveau.
Ce document stipule que, "dans le respect du principe de
non-ingérence, la France récuse tout soutien à l'indépendance du
Tibet sous quelque forme que ce soit".
Position explicite
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois Qin
Gang a affirmé que "la France s'est engagée solennellement". Sa
"position est explicite et le sens est très clair. Nous espérons
que la France pourra appliquer les principes et l'esprit définis
dans le communiqué".
Qin Gang a rappelé que Pékin restait "résolument opposé à tout
contact officiel entre des responsables et (le dalaï-lama) et à
toute intervention d'un pays étranger dans les affaires intérieures
de la Chine".
La dirigeante socialiste Ségolène Royal a jugé la déclaration
franco-chinoise "inopportune et désolante", estimant que "cela ne
va pas faciliter l'arrêt de la répression sur le Tibet. Cela ne
correspond pas à ce que la France a fait jusqu'à présent".
En référence à Nicolas Sarkozy qui s'était présenté mercredi comme
un "ami debout" de Barack Obama, Ségolène Royal a glissé: "Ce
serait bien de rester un ami debout à l'égard de toutes les
puissances du monde".
ap/sbo
Deux pays en froid
La Chine avait suspendu la plupart de ses contacts avec Paris et annulé un sommet important avec l'Union européenne en représailles à la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama en décembre dernier.
Les liens commerciaux entre la France et la Chine ont également souffert du récent coup de froid entre Paris et Pékin. Des missions chinoises d'achat et d'investissement envoyées en Europe ont ainsi fait l'impasse sur la France.