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Massacre dans une université en Virginie

Plusieurs étudiants ont été blessés et évacués par les secours
Plusieurs étudiants ont été blessés et évacués par les secours
La fusillade sur un campus d'une université de Virginie lundi a fait 33 morts, selon un dernier bilan. Il s'agit de l'un des pires massacres commis dans un établissement scolaire aux Etats-Unis.

Des tirs ont éclaté lundi matin sur le campus de l'université de
Virginia Tech, à Blacksburg (Virginie, est), tuant 33 personnes. Le
forcené fait partie des victimes, mais on ne savait pas dans
l'immédiat s'il a été abattu ou s'il s'est donné la mort. Les
hôpitaux de la région ont fait état d'au moins 29 blessés.

Deux sites touchés

L'université a fait état de fusillades sur deux sites du campus
de 1052 hectares. Des tirs ont éclaté vers 7h15 dans une résidence
pour étudiants où vivent 895 d'entre eux. Puis, deux heures plus
tard, dans une salle de classe de Norris Hall, un bâtiment de génie
mécanique. Un étudiant a été tué dans le dortoir et les autres
l'ont été dans une classe de Norris Hall, a indiqué Wendell
Flinchum, chef de la police du campus.



"Nous ne savons pas si le tireur était un étudiant ou non", a
ajouté Wendell Flinchum. De premières informations avaient fait
état de deux tireurs. L'université avait annoncé que la police
avait arrêté un tireur et recherchait par précaution un éventuel
second tireur.



Toutes les entrées du campus ont été fermées et tous les cours
annulés lundi et mardi. Après avoir fermé les entrées du campus et
demandé aux personnes qui se trouvaient à l'intérieur de s'enfermer
et de ne pas s'approcher des fenêtres, l'université a organisé en
fin de matinée l'évacuation progressive de tout le campus.
Enseignants et employés ont été priés de rentrer chez eux.

Panique dans les bâtiments

Plusieurs témoins interrogés sur les chaînes de télévision
américaines ont raconté avoir entendu plusieurs dizaines de coups
de feu, et évoqué la panique dans les bâtiments.



La rédactrice en chef du journal du campus, Amy Steele, interrogée
sur CNN, a expliqué avoir été en contact avec des collaboratrices
présentes dans chacun des deux bâtiments où ont eu lieu les tirs.
L'une d'elle a raconté que "beaucoup d'étudiants couraient partout,
comme des fous". "L'un des blessés est un étudiant qui a sauté
d'une fenêtre pour sortir de la résidence universitaire", a précisé
la jeune femme.

George W. Bush "horrifié"

"Aujourd'hui, l'université a été frappée par une tragédie que
nous considérons d'une proportion monumentale", a déclaré le
président de l'université, Charles Steiger. Le président américain
George W.Bush s'est lui dit "horrifié". Une porte-parole de la
Maison Blanche a précisé qu'il "a été horrifié et sa réaction
immédiate a été une profonde préoccupation" pour les familles des
victimes, les étudiants et le personnel de l'université.



Jacques Chirac a de son côté fait part lundi de son "horreur" et
de sa "consternation". Selon un communiqué de l'Elysée, le
président français adresse au président américain George W.Bush,
"aux familles des victimes et au peuple américain l'expression de
ses condoléances les plus attristées et de sa totale solidarité, en
son nom personnel et au nom du peuple français".



Une cérémonie est prévue mardi sur le campus et un lieu a été
prévu en bordure de l'établissement pour accueillir et informer les
parents, a précisé l'université.



agences/bri

ARMES: DEBAT RELANCE

"Nous savons à quel point il est facile pour
un individu d'obtenir de puissantes armes dans ce pays", a relevé
Paul Helmke, président de la "Campagne Brady pour prévenir la
violence par les armes à feu", soulignant que rien n'avait été
entrepris depuis les drames du lycée de Colombine et de l'école
amish.



"Nous continuons à perdre plus de 30'000 personnes chaque année
dans ce pays du fait de la violence par les armes", souligne Ladd
Everitt, de la coalition "Stop Gun Violence".



"Le président pense que les gens ont le droit de porter des armes,
mais que toutes les lois doivent être respectées", a indiqué Dana
Perino, porte-parole de la Maison Blanche, rappelant la réunion
qu'avait eue en octobre dernier George W. Bush et la secrétaire à
l'Education Margaret Spellings sur la violence par armes à
l'école.

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Déjà deux alertes

Le site de l'université précise que le campus avait été secoué par deux alertes à la bombe les 2 et 13 avril.

Une prime de 5000 dollars était promise depuis dimanche à quiconque permettrait l'arrestation du ou des responsable(s).

Selon les médias américains, la rentrée universitaire en août dernier avait été marquée par un autre drame, quand un prisonnier évadé s'était réfugié sur le campus.

L'homme avait été arrêté, mais un gardien et un policier avaient été tués.

L'une des fusillades les plus meurtrières

La fusillade la plus meurtrière sur un campus universitaire de l'histoire des Etats-Unis avait eu lieu en 1927. Un homme avait fait exploser une école du Michigan (nord), tuant 38 enfants.

En 1966 à l'université du Texas, Charles Whitman avait abattu 16 personnes avant d'être tué par la police.

Le 4 mai 1970, lors d'une manifestation contre la guerre au Vietnam, quatre étudiants avaient été tués et neuf blessés par la Garde nationale sur le campus de l'Université d'Etat de Kent dans l'Ohio.

Lors du massacre du lycée de Columbine, près de Littleton (Colorado), en 1999, deux jeunes avaient tué 12 de leurs camarades et un professeur avant de se donner la mort.

En 1999, Frederick Davidson, un élève ingénieur de 36 ans de l'Université d'Etat de San Diego (Californie), soutenait sa thèse quand il avait dégainé soudainement une arme de poing et abattu trois professeurs.

En 2002, Peter Odighizuwa, un étudiant nigérian récemment exclu de la faculté de droit Appalachian à Grundy (Virgine), avait abattu le doyen, un professeur et un étudiant.

En octobre 2006, cinq fillettes étaient décédées pendant l'attaque menée par un homme armé contre une école amish de Pennsylvanie.