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L'opération de libération du "Tanit" fait un mort

Le voilier français "Tanit" avait été capturé samedi dernier.
Le voilier français "Tanit" avait été capturé samedi dernier.
Le détournement du voilier français "Tanit" par des pirates somaliens s'est achevé dans le drame vendredi, un des cinq otages étant tué dans une opération de l'armée française, la troisième de ce type en un an. Par ailleurs, le chimiquier norvégien "Bow-Asir" a été relâché.

Dans l'affaire du "Tanit", l'otage tué a été touché à
l'intérieur du voilier lors d'un échange de tirs entre les pirates
et les forces françaises, a précisé le chef d'état-major des
armées, le général Jean-Louis Georgelin.

La victime était le skipper du bateau et père d'un enfant de
trois ans, l'un des quatre autres otages qui ont été libérés sains
et saufs. Deux pirates ont également été tués et les trois autres
faits prisonniers lors de cette opération annoncée par la
présidence française.

Voilier capturé samedi dernier

Le voilier de 12,5 mètres avait été capturé le 4 avril au large
des côtes somaliennes, parmi les plus dangereuses au monde et
infestées de pirates qui opèrent de plus en plus au large, avec à
son bord le couple de propriétaires et leur enfant de trois ans,
partis de Bretagne en juillet dernier, ainsi que deux amis qui les
avaient rejoints en route.



Jeudi, l'un des bâtiments de la marine française déployés dans la
zone dans le cadre des efforts internationaux de lutte contre la
piraterie "a pu prendre contact avec les pirates et a immobilisé le
"Tanit"", selon la présidence française. Les négociations étant
dans l'impasse et le voilier "dérivant vers la côte, une opération
pour libérer les otages a été décidée", a précisé la
présidence.



Des commandos de marine sont intervenus, a-t-on appris de source
proche du dossier. Le ministre français de la Défense Hervé Morin a
annoncé que la France avait "même proposé une rançon", sans en
fournir le montant, et de "leur permettre de pouvoir rejoindre le
port, avec un bateau". "Toutes ces choses ont été en permanence et
constamment refusées", a-t-il dit.

Une zone déconseillée

Il a ajouté demander "expressément" aux Français qui voudraient
se rendre aux larges des côtes somaliennes d'y renoncer. Cette zone
est la plus dangereuse actuellement. Après une relative accalmie
des attaques depuis le début de l'année, les pirates ont capturé en
moins d'une semaine six navires, malgré la présence de navires de
guerre internationaux postés au large de la Somalie pour les
neutraliser. Un groupe retenait toujours vendredi en otage le
capitaine américain de l'un d'eux, sous la menace d'un croiseur de
l'US Navy.



Un bâtiment français participant aux opérations de surveillance
anti-piraterie au large de la Somalie avait d'ailleurs croisé le
Tanit mi-mars, déconseillant fermement aux plaisanciers de
poursuivre leur route vers le Kenya et Zanzibar. En vain. Avant
l'attaque, ils avaient écrit sur leur blog sur internet: "Le danger
existe, et il s'est sans doute accru au fil de ces derniers mois,
mais l'océan reste vaste. Les pirates ne doivent pas anéantir notre
rêve".



La France a toujours manifesté sa fermeté face à la piraterie et
depuis un an, les commandos français sont intervenus à deux
reprises avec succès pour libérer des bateaux français et leurs
équipages aux mains de pirates somaliens.

Nicolas Sarkozy présente ses condoléances

Et vendredi, tout en présentant "ses condoléances attristées",
Nicolas Sarkozy a tenu à "réaffirmer toute la détermination de la
France à ne pas céder au chantage et à tenir en échec la
piraterie".



Le 11 avril 2008, les forces spéciales avaient libéré les 30
membres d'équipage du voilier de luxe "Le Ponant", capturé une
semaine plus tôt, après versement d'une rançon estimée à deux
millions de dollars.



Le 15 septembre 2008, des commandos sont à nouveau intervenus pour
libérer un couple de Français retenus depuis près de deux semaines
par des pirates somaliens sur leur voilier, le "Carré d'As". Un
pirate avait été tué. Douze pirates capturés lors de ces opérations
sont détenus en France.



afp/hof

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Un chimiquier norvégien relâché

Le "Bow-Asir", chimiquier norvégien détourné le 26 mars par des pirates somaliens, a été relâché et les membres de l'équipage sont sains et saufs, a annoncé vendredi son armateur, le norvégien Salhus Shipping.

Transportant 20'000 tonnes de produits chimiques et comptant un équipage de 27 hommes, le cargo enregistré aux Bahamas a été pris d'assaut le 26 mars par 16 à 18 pirates, à 250 milles nautiques à l'est de Kiasmaayo, un port du sud de la Somalie.

Son équipage est constitué de 19 Philippins, de cinq Polonais, d'un Russe, d'un Lituanien en plus d'un capitaine norvégien.

Les attaques et les captures de navires étrangers se sont multipliées ces dernières semaines et ces derniers jours dans le golfe d'Aden où sévissent des pirates.