Il est "encore temps d'éviter le pire", a convenu Antonio Guterres au sortir d'une réunion à huis clos avec le Conseil de sécurité. Selon les diplomates présents, l'ambiance était lourde et inquiète.
L'équation pour l'ONU est quasi insoluble. D'un côté, un Premier ministre Fayez al Sarraj reconnu par le communauté internationale, mais en position de faiblesse. De l'autre, le maréchal Haftar, maître en son royaume et qui refuse tout cessez le feu même si son action militaire sur Tripoli semble patiner.
Appel au cessez-le-feu
Les Nations Unies, pour tenter de garder la main, n'ont donc d'autres options que d'appeler à un cessez-le-feu qui risque toutefois de rester vain sur le terrain et à une relance du processus politique. Un texte en ce sens pourrait être adopté dans les prochaines 48 heures.
Faute de quoi, Antonio Guterres, le secrétaire général, a dit craindre que l'enlisement actuel conduisent à une course aux armements chez les états qui soutiennent les belligérants et notamment l'Egypte, les Emirats Arabes unis et l'Arabie Saoudite pour le maréchal Haftar. Cela au risque de combats urbains qui pourraient s'avérer très meurtriers pour les civils.
Marie Bourreau/ebz
Au moins 56 morts et 266 blessés en six jours
Les combats dans la capitale libyenne ont fait 56 morts et 266 blessés au cours des six derniers jours, a indiqué jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'ONU se mobilise pour soutenir les hôpitaux débordés du pays.
"Au cours des six derniers jours, de violents bombardements et des coups de feu dans la capitale libyenne ont fait 266 blessés et 56 morts, dont un chauffeur d'ambulance et deux médecins", a précisé l'OMS dans un communiqué.
"Des milliers de personnes ont fui leur foyer, tandis que d'autres se retrouvent piégées dans des zones de conflit. Les hôpitaux à l'intérieur et à l'extérieur de la ville (Tripoli) reçoivent chaque jour des victimes", a-t-elle ajouté.